BizME.fr Freelances, plus forts ensemble.
Accueil / Pays / Afrique Centrale / Lions indomptables: Ambroise Oyongo Bitolo, le « capitaine de l’ambiance » va-t-il se faire pardonner ?

Lions indomptables: Ambroise Oyongo Bitolo, le « capitaine de l’ambiance » va-t-il se faire pardonner ?

Partagez ceci :

 

Oyongo Bitolo2Ambroise Oyongo Bitolo, le joyeux défenseur récent champion d’Afrique avec les Lions indomptables du Cameroun, doit être très inquiet ces jours-ci. Il attend sûrement avec un espoir mêlé d’inquiétude la réponse finale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) à la lettre d’excuses qu’il lui a envoyée après ses dénonciations du 29 mars 2017. Après avoir accusé la fédération d’abandon du fait de la non actualisation de son ticket de voyage retour vers Montréal où il réside, il s’est repenti de son acte le 5 avril 2017. Ce qui ne pas suffira pas pour lui éviter une punition, croit savoir un dirigeant de la Fécafoot. S’il était finalement sanctionné, la sélection perdrait un joueur qui a toujours su mettre la bonne humeur  au sein du groupe « Lions indomptables ».  Portrait de ce défenseur qui se voyait danseur avant d’être happé par le foot.

Comme le sélectionneur  des Lions indomptables du Cameroun Hugo Broos, le latéral gauche Ambroise Oyongo Bitolo a présenté ses excuses au Cameroun tout entier. L’acte de repentance a été consigné dans une  lettre (adressée  à la Fédération camerounaise de football) et dans une vidéo diffusée sur Internet le 5 avril 2017. Ambroise Oyongo regrettait  les propos tenus le lendemain du match amical Cameroun- Guinée (2-1 en faveur de l’adversaire des Lions indomptables). « Au lendemain de la rencontre amicale Cameroun vs Guinée Conakry à Bruxelles, j’ai été l’auteur de propos regrettables sur ma situation d’alors, portant sur mon titre de transport (billet d’avion retour) pour mon retour en club au Canada. Dans cette vidéo postée à partir de mon compte privé Snapchat, j’ai poussé la réflexion plus loin que ma pensée réelle ce jour. J’ai bien reçu un billet aller-retour et il est vrai que j’ai émis une demande de modification de mon retour, pour lequel j’attendais une réponse. Je comprends maintenant que ces changements n’étaient pas possibles; et surtout qu’il est de ma responsabilité de faire les modifications nécessaires en accord avec mon clubPour cela je présente mes sincères excuses non seulement au peuple camerounais, au gouvernement camerounais, mais également aux membres de l’exécutif de l’instance faîtière de notre football. Lesquels avec le public et les supporters des lions indomptables ont été sans doute choqués par ma sortie malencontreuse. », déclarait le sociétaire du club canadien Impact Montréal.

Oyongo Bitolo

Exactement le contraire de ce qu’il affirmait le 29 mars 2017. Voici in extenso ce que le frais champion d’Afrique disait : « Je suis calé (à Bruxelles, Ndlr.) parce que je n’ai pas mon billet retour (pour Montréal, Ndlr.). Je suis là à attendre, personne ne répond (…) Tu donnes ton cœur, ton âme, ta vie pour ta nation, mais d’autres ne reconnaissent pas ta valeur. Mais dans tous les cas, vous n’allez pas nous décourager. Nous sommes nés au Cameroun, on a grandi au Cameroun. On ne va pas abandonner notre pays », se plaignait-il.

La responsable de la section marketing et communication de la Fédération camerounaise de football, Laurence Fotso, a accusé réception de la lettre d’excuses d’Oyongo Bitolo. Mais rien ne dit si l’on en croit une source fédérale citée par un confrère camerounais rien ne dit que le ventilateur de la bonne humeur au sein de la sélection de football fanion du Cameroun ne sera pas puni. Selon cette source que le site Internet www.cameroon-info.net présente comme étant un administrateur, « l’éponge ne sera pas aussi facilement passée sur cet écart de comportement d’Oyongo Bitolo. Il affirme que la procédure disciplinaire ouverte contre lui ira jusqu’à son terme ».

Et si comme ses proches et certains coéquipiers le redoutent Ambroise Oyongo Bitolo est mis à l’écart, il pourrait beaucoup manquer au reste de l’équipe grande bénéficiaire de ses actions en dehors du terrain. Lors de la Coupe d’Afrique que les Lions indomptables remportent au Gabon, le monde entier découvre un Ambroise Oyongo toujours de bonne humeur. C’est lui qui avec son appareil musical fait danser ses coéquipiers lors des ballades au bord de la mer. Il est celui qui entonne les airs à la mode que les autres reprennent après lui.

Le roi de l’animation

Il est surtout le formidable danseur qui fait penser à certains qu’il a peut-être raté sa vocation…  « Je pense que c’est inné. C’est aussi un don du ciel. Moi j’aime bien la musique, j’aime bien la danse, Déjà quand on parle d’ambiance, vous savez que je suis un danseur. Je ne cache pas, j’ai faillis faire une carrière de danseur professionnel. Cela me permet de mettre l’ambiance dans le groupe. Vous savez, il faut aussi des ambianceurs, ceux qui permettent aux autres de chasser le stress et la pression. En 2015, nous mettions aussi le show pendant les qualifications. Mais arrivés en phase finale, il n’y en n’a pas eu. Nous sommes passés à côté de la compétition. Cette fois j’ai ramené l’ambiance, et nous avons tous vibré et nous avons gagné. L’ambiance dans un groupe de jeunes, c’est important, pour ne pas trop penser à l’adversité », explique-t-il au groupe de journalistes qui lui pose des questions à Douala le 11 février 2017, soit 6 jours après le sacre de Libreville.

Ce jour-là le souvenir d’une des chansons du groupe  dont quelques phrases ont été reprises par le président de la République lors de leur réception au palais remonte en surface. « Nous étions très contents  d’entendre son excellence dire des extraits : « On leur a fait ça cadeau » ou « on les a toutes mises dans la sauce » nous étions heureux de savoir que le chef de l’Etat écoutait tout et nous suivait attentivement depuis le Gabon. C’était magnifique », réagit celui que l’on a surnommé au Cameroun « le capitaine de l’ambiance ».Un chanceux qui remporte le plus prestigieux des trophées du continent alors qu’il n’est professionnel que depuis cinq ans. « Il y en a qui ont eu une toute une carrière de grand joueur en Afrique et qui n’ont pas eu cette chance. Aujourd’hui, je réalise que je suis champion d’Afrique, cela me fait beaucoup plaisir ».  Mais le ressortissant et natif de la localité camerounaise de Ndikiniméki en veut encore c’est pourquoi il promet de « se remettre au travail pour essayer de gagner encore plus ».

Oyongo Bitolo3

Le rêve Européen

A 26 ans (il est né le 22 juin 1991), Oyongo a déjà quand même une bonne expérience expérience de la compétition internationale. Il la découvre dès 2010 sous les couleurs de l’équipe nationale juniors. C’est à cette occasion que Coton sport de Garoua, le club camerounais habitué des titres de champion  national le repère et le débauche de Musango Fc de Yaoundé son club formateur. Oyongo dispute la finale de la Can juniors et participe à la Coupe du Monde la même année en Colombie. Il rejoint les seniors dès 2013 et dispute la CAN 2015 et la CAN 2017. Côté club ce n’est pas encore l’idéal. Oyongo Bitolo rejoint en  2014 le New-York Redbulls, puis il va défendre un peu malgré lui les couleurs de Montréal à partir de Mai 2015. Ce sont là des destinations pas parmi les plus désirées par les footballeurs qui quittent leurs pays pour monnayer leur talent ailleurs, mais Ambroise ne se plaint pas. Celui qui manque de peu de signer un contrat avec le Losc de Lille (France) croit que son rêve européen finira  par devenir réalité. « Je dirai que j’ai confiance à mon talent, je ne suis pas frustré. Je sais que ça va arriver.  Pour l’instant, mon club a encore besoin de moi. C’est déjà le plus important, ce n’est pas comme si j’étais dans la rue. Vous avez un joueur qui joue en MLS à l’Impact de Montréal et qui est champion d’Afrique en ayant joué les six matches de la compétition, c’est aussi des éléments pour faire respecter ce championnat là. C’est vrai que mon ambition c’est de revenir du côté de l’Europe, ça n’a pas été fait pendant ce mercato, mais, il faut savoir attendre les choses. Elles se feront certainement à leur temps », croit-il.

Par Pierre Arnaud Ntchapda




Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Traduction »