L’Iran a rejeté ce mercredi 8 janvier 2025 les propos du président français Emmanuel Macron, qui qualifiait le pays de « principal défi stratégique et sécuritaire » au Moyen-Orient.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a qualifié les commentaires de Macron de « sans fondement, contradictoires et spéculatifs ». Il a exhorté la France à « reconsidérer ses approches non constructives pour la paix et la stabilité » dans la région. M. Baqaei a également exprimé son mécontentement concernant les déclarations de Macron sur le programme nucléaire iranien, soulignant que ce programme est « pacifique et conforme au droit international ».
Il a conclu en précisant que l’Iran allait réengager le dialogue sur cette question avec la nouvelle administration américaine, soulignant que la question nucléaire iranienne est l’un des principaux dossiers de discussion à venir.
L’Iran a toujours démenti toute intention de développer des armes nucléaires. Cependant, il est le seul pays non doté d’armes nucléaires à posséder de l’uranium enrichi à 60 %, un taux proche des 90 % nécessaires à la fabrication d’une bombe atomique, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Les tensions autour du programme nucléaire iranien ont considérablement augmenté pendant le mandat de Donald Trump, lorsque les États-Unis se sont retirés de l’accord historique de 2015. Cet accord offrait à Téhéran un allègement des sanctions en échange de la limitation de ses ambitions nucléaires. Après le retrait américain en 2018, l’Iran a commencé à enfreindre ses engagements.
L’Iran doit prochainement engager des négociations avec la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne sur son programme nucléaire le 13 janvier en Suisse, après des discussions discrètes avec ces pays à Genève.
Dans son discours de mardi, Emmanuel Macron avait affirmé que « l’Iran est le principal défi stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, toute la région et bien au-delà ». Il a ajouté que « l’accélération de son programme nucléaire nous amène tout près du point de rupture », et a précisé que la question iranienne serait une priorité dans ses échanges avec le futur président américain Donald Trump.
Macron a également dénoncé l’implication de l’Iran dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, son « soutien aux groupes dangereux dans le Moyen-Orient » et « ses tentatives de déploiement en Afrique ».