À Lubumbashi, le 24 septembre 2024, un homme a été condamné à 20 ans de prison ferme pour féminicide, marquant ainsi le premier procès de ce type dans la région. Il était accusé d’avoir tué sa femme en avril 2024, avant de dissimuler son corps dans une fosse septique. Les faits, qui n’ont été portés à la connaissance du parquet que récemment, soulignent l’urgence de la situation. Les organisations féministes s’élèvent contre l’augmentation des cas de féminicide dans la province du Haut-Katanga.
L’alerte a été donnée par des voisins, incitant les enquêteurs à se rendre au domicile de la victime, où ils ont découvert son corps ligoté et en décomposition dans la fosse septique. Un procès a été ouvert en flagrance, et l’homme a été reconnu coupable dès le lendemain, recevant une peine de 20 ans de réclusion.
Les organisations féministes s’inquiètent du nombre croissant de féminicides dans la province. Falone Kazadi, responsable du Centre d’éveil pour la femme, plaide pour un renforcement de l’arsenal juridique congolais afin de dissuader les auteurs de tels crimes. « Nous demandons l’adoption d’une loi spécifique sur les violences conjugales, car dans les cas où une femme est victime de violences et décède, l’homme est généralement poursuivi pour meurtre », a-t-elle souligné.
L’ONG La Voix du savoir exprime également ses préoccupations face au silence qui entoure ces crimes, favorisant ainsi l’impunité. « Les femmes subissent des violences, mais n’osent pas en parler. Nous avons connaissance d’un autre cas où une femme est battue quotidiennement par son compagnon sans avoir le courage de dénoncer les abus », a déclaré Maitre Sylvie Nkolomoni la Directrice.
Depuis le début de l’année, le Centre d’éveil de la femme à Lubumbashi a enregistré sept cas de féminicide, mettant en lumière une problématique alarmante qui nécessite une attention urgente.