Dimanche 4 août 2024, le Mali coupait toute relation diplomatique avec l’Ukraine pour s’être impliqué dans l’attaque ayant entraîné la mort de soldats maliens et russes. Quarante-et-huit (48) heures après, le pays de Volodymyr Zelensky nie en bloc ces « accusations » et affirme qu’aucune preuve n’avait été fournie pour l’impliquer dans les combats ayant entraîné de lourdes pertes des soldats maliens et russes. Pavlo Klimkin, le ministre ukrainien des Affaires étrangères qualifie cette rupture de « précipitée » et « mal avisée ».
Le Mali a annoncé dimanche la rupture immédiate de ses relations avec l’Ukraine après des commentaires de l’agence de renseignement militaire ukrainienne concernant les affrontements survenus fin juillet dans le nord du Mali.
Les rebelles touaregs ont revendiqué la responsabilité de l’incident, affirmant avoir tué au moins 84 mercenaires russes de Wagner et 47 soldats maliens. Cet incident semble être la défaite la plus importante de Wagner depuis qu’il a commencé à soutenir les autorités militaires maliennes contre les groupes insurgés il y a deux ans.
« Il est regrettable que le Mali ait décidé de rompre ses relations sans examiner en profondeur les faits et sans fournir de preuve de l’implication de l’Ukraine », a déclaré le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
Andriy Yusov, porte-parole de l’agence de renseignement militaire ukrainienne, a déclaré à la télévision que les rebelles maliens avaient reçu les informations nécessaires pour mener l’attaque. Cependant, l’Ukraine n’a pas confirmé son implication dans l’incident dans son communiqué.
Le Mali a exprimé son « profond choc » face à ces « propos subversifs », les considérant comme un aveu d’implication. Le pays a condamné ces actions comme des violations de sa souveraineté et les a assimilées à un soutien au terrorisme international.
Au cours du week-end, les autorités sénégalaises ont convoqué l’ambassadeur d’Ukraine, Iouri Pyvovarov, l’accusant d’avoir soutenu l’attaque dans une vidéo depuis supprimée publiée sur le compte Facebook de l’ambassade.
Ces accusations surviennent dans un contexte de détérioration des relations entre l’Occident et les pays du Sahel touchés par des coups d’État. Après les coups d’État militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les juntes ont expulsé les forces françaises et américaines, se tournant vers des mercenaires russes pour leur sécurité.