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L’Afrique fait face à un problème croissant d’obésité que les scientifiques caractérisent par une urbanisation rapide et des changements dans le mode de vie des populations.
La diminution de l’activité physique au sein des populations trouve une cause dans l’urbanisation croissante des villes africaines. Sur l’ensemble du continent, la part de la population urbaine devrait atteindre 50% d’ici 2030 et 60% en 2050.
Associer un changement de régime ou de style de vie qui se manifeste par la consommation de fast-foods à haute teneur calorique et de boissons sucrées, les populations sont bien exposées à l’obésité.
En effet, la médecine pointe ce fléau comme un grave problème de santé publique, du fait qu’elle augmente considérablement le risque de maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, l’hypertension, les maladies coronariennes ainsi que certains cancers.
Obésité en Afrique : tendances
Pour comprendre l’ampleur du problème de l’obésité en Afrique, les scientifiques ont analysé les données d’enquêtes démographiques et sanitaires de 24 pays africains sur 25 ans. Ces données ont été collectées tous les cinq ans dans les pays en développement.
« Nous avons constaté que non seulement l’obésité était en hausse, mais qu’elle était élevée chez les femmes africaines urbaines âgées de 15 à 49 ans », explique le chercheur Dickson Amugsi, du Centre africain pour les recherches sur la population et la santé.
En effet, l’analyse des données collectées montre une augmentation des niveaux d’obésité dans les 24 pays au cours de la période d’un quart de siècle. Les augmentations étaient statistiquement significatives dans 17 pays.
« Sur la base des dernières enquêtes, nous avons constaté que quatre pays avaient une prévalence de l’obésité supérieure à 20% alors que le reste se situait entre 10% et 19% parmi les femmes urbaines en âge de procréer dans les pays étudiés », a déclaré le chercheur.
Par ailleurs, l’étude a trouvé des différences significatives entre les pays d’Afrique. Dans la dernière enquête, l’Egypte a de loin la plus forte prévalence de l’obésité.
Deux Égyptiens sur cinq (39%) sont obèses. Suivie par le Ghana avec 22%. L’augmentation de l’obésité a doublé au Kenya, au Bénin, au Niger, au Rwanda, en Côte d’Ivoire et en Ouganda, tandis que la Zambie, le Burkina Faso, le Mali, le Malawi et la Tanzanie ont triplé.
Alors que la prévalence de l’obésité dans ces pays est inférieure à celle de l’Egypte ou du Ghana, le taux d’accélération est alarmant. Si ces tendances persistent, les niveaux d’obésité dans ces pays pourraient atteindre ceux des deux mauvais leaders.
Les chercheurs ont conclu que cette évolution devrait impacter les santés publiques, et qu’une intervention des pouvoirs politiques est urgentes.
