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Mister Will : champion du slam gabonais

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Juvénile, un brin renfermé, Wilfried Ellah Assoumou ne paie pas de mine. Pourtant, sur scène, le jeune homme qui se définit comme un «métis» en raison de ses origines ethniques multiples, est méconnaissable.

Transformé, le slammeur âgé d’une vingtaine d’années, se mue en Will I Am, du nom du leader du groupe musical américain «The Black Eyed Peas». Un pseudonyme qu’il a adopté en 2009, alors qu’il faisait ses premiers pas dans l’art oratoire, mais qu’il a raccourci quelques années après, porté par le succès. Devenu simplement Will, le jeune slammeur n’a pas tardé pas à faire ses classes dans le domaine, ses aînés et concurrents d’occasion l’appelant alors «Mister Will».

Grâce à son style, la portée de ses textes et en dépit de l’humilité dont il fait montre, il ne s’est fait pas prier pour arborer, très tôt, le brassard de capitaine. Une liberté qu’il dit assumer : «Ce brassard aux couleurs du Gabon, je l’ai porté dès mes premières prestations, j’ai dû l’abandonner un moment, mais je l’ai récemment repris parce que je considère, comme le rappeur français Kery James, que je suis mon propre capitaine dans le bateau de mes efforts. Et depuis le 21 mars, il me rappelle que je porte sur moi le devoir de faire mieux que mes prédécesseurs à la coupe du monde de slam en France, au mois de juin prochain.»

De même, Mister Will qui dit croire en toutes ses chances lors de ce concours de joutes oratoires, affirme compter sur son talent et les conseils de ses amis. D’autant qu’il estime ne pas être arrivé dans ce milieu par hasard. «Au lycée, plus que certains de mes condisciples, j’étais déjà porté sur la littérature. J’écrivais sans trop le montrer, et ce n’est que par l’entremise d’un ami qui m’a informé de l’existence d’un groupe de slam au sein de l’établissement que je me suis officiellement lancé», raconte celui qui était membre du groupe «Plume noire» jusqu’en 2011. «Pour de nombreux slammeurs français et africains qui sont venus à Libreville, l’art oratoire au Gabon recèle de très bons performeurs. J’espère être parmi ceux-là», glisse-t-il.

Pour ceux qui ont eu à le voir sur scène, Wilfried Ellah Assoumou arbore un style plutôt original. Crus, durs et très critiques, les textes du jeune homme tranchent avec le style «tolibangando» (argot gabonais), qui fait la marque de certains, à l’instar de l’ancien champion du Gabon, Le Wise.

«J’aborde diverses thématiques, aussi bien l’amour que la politique. Mais vu le contexte sociopolitique actuel, mes textes sont beaucoup plus engagés. Ils expriment le malaise d’un jeune qui se pose plein de questions sans forcément trouver de réponse», déclare celui qui dit être influencé par la pensée de Thomas Sankara, homme politique anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste burkinabé assassiné en 1987.

Pour Mister Will, «le slam est un des moyens artistiques les plus libres et les plus plausibles, parce qu’il est tout simplement différent des autres formes d’art, où la liberté d’expression est souvent plus difficile à s’approprier et à assumer. C’est aussi et surtout un moyen d’éducation, d’enseignement, en plus du divertissement qu’il procure».

A quelques semaines de la Coupe du monde de slam poésie de Bobigny (France), Wilfried Ellah Assoumou à qui un récent spectacle de slam poésie a été entièrement dédié, porte désormais tous les espoirs de ses fans, qui espèrent qu’il fera mieux que Fly Aton, Le Wise, Pierre et ses différents prédécesseurs, parvenus jusqu’en demi-finale de la compétition.

Source: Gabonreview




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