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Mo Ibrahim, le pourfendeur des chefs d’Etat « indéboulonnables »

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Chantre de la bonne gouvernance, le milliardaire soudanais n’est pas un riche comme les autres. Alors que sa fortune est estimée à 1 milliard de dollars (près de 980 millions d’euros), Mo Ibrahim aime citer ce vieil adage de ces confins du nord du Soudan: « Tu nais nu, tu mourras nu. Une chose est sûre : je n’emmènerai pas ma Mastercard dans la tombe ! ». Reconnu pour son franc-parler étonnant, il dénonce et critique les présidents qui s’accrochent au pouvoir. Jadis pionnier de la téléphonie mobile, « Mo »est devenu aujourd’hui l’une des voix qui portent le plus en Afrique.

À 73 ans, ami des puissants, Mo Ibrahim n’en est pas moins leur juge, souvent intransigeant: il parle démocratie avec Paul Kagame et troisième mandat avec Alassane Ouattara.

Lui qui fustige « ces vieux présidents qui se croient irremplaçables et veulent à tout prix se maintenir au pouvoir », s’est réjoui des renversements, en avril, d’Abdelaziz Bouteflika en Algérie et d’Omar el-Béchir, au Soudan, son pays. « C’était merveilleux », a-t-il confié à Jeune Afrique.

Il s’insurge en revanche contre les pays africains qui n’ont rien dit, ou pas grand chose, après l’élection de décembre 2018, en République démocratique du Congo. Un scrutin « honteux », selon lui, lors duquel « le vrai vainqueur, Martin Fayulu, a été écarté ».

De Patrice Talon au Bénin devenu, dit-il, « un dictateur », à John Magufuli en Tanzanie qui « se prend pour Dieu », il pourfend nombre de dirigeants africains.

Cet ingénieur en électronique a bâti sa fortune en créant les premiers réseaux de téléphonie mobile, en Europe puis en Afrique, alors que rares étaient ceux prêts à prendre de tels risques sur le continent.

Depuis 2006 et la création de sa Fondation pour la bonne gouvernance, le « prix Mo Ibrahim » qui se donne pour mission de récompenser les anciens dirigeants les plus vertueux n’a été décerné que cinq fois.

La récompense est accompagnée d’un chèque de cinq millions de dollars sur dix ans.

« Avec ce que nous leur donnons, nous les encourageons à rester de bons citoyens. Ce n’est pas cher payer », assure cet éternel optimiste.

S’il n’imagine pas faire de politique, souligne Jeune Afrique, Mo Ibrahim écarte néanmoins l’idée d’un départ en retraite.

« Je ne vais tout de même pas passer mon temps à boire du champagne et à déguster du caviar dans mon jardin… Cela n’a aucun sens ! »




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