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Mohamed Tounkara, le premier Sénégalais au sommet du Mont-Blanc

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Les chutes de pierres, les passages très raides, le manque d’oxygène n’ont pas empêché cet jeune ingénieur de planter et de faire flotter le drapeau sénégalais au sommet du Mont-Blanc, le plus haut sommet d’Europe occidentale avec une une altitude de 4 808 m. Cet exploit réalisé par Mohamed Tounkara, intervient après une ascension ayant duré quatre jours.

Il vient de planter le drapeau du Sénégal à près de 4 810 m d’altitude. Mohamed Tounkara, par ailleurs ancien enfant de troupe du Prytannée militaire de Saint-Louis, devient ainsi le tout premier Sénégalais à atteindre le sommet du Mont-Blanc.

Après cette expédition, ce dernier s’est confié au micro de RFI, dans un entretien exclusif dont voici l’intégralité :

RFI : Étiez-vous préparé à cette expédition ? Vous êtes très sportif, mais la montagne, c’est un milieu que vous connaissiez moins ? 

Mohamed Tounkara : Je ne connaissais pas vraiment les montagnes, ni vraiment la neige, parce que je suis sénégalais. Je suis né au Sénégal, j’ai grandi au Sénégal. J’ai découvert les montagnes avec le snowboard. Mon beau-frère m’a fait découvrir le ski et le snowboard. Après, juste descendre les pistes des montagnes ne me suffisait pas, donc je me suis dit qu’il fallait que je commence à les gravir.

Dans les vidéos, on voit que vous parlez de la pire journée de votre vie. Qu’est-ce qui a été le plus éprouvant pour vous ?

Le plus éprouvant, c’étaient les dangers : les crevasses que je devais sauter, les chutes de pierres que je devais éviter, les passages très raides que je devais gérer. Ces dangers-là étaient un vrai challenge pour moi. Il y avait aussi le manque d’oxygène, parce qu’à 4 000 mètres d’altitude, il y a moins d’oxygène dans l’air, ce qui était très éprouvant. 

Par quoi s’est traduit ce manque d’oxygène ?

On est moins performant, on prend plus de temps à faire les choses, on prend de moins bonnes décisions, on est très fatigué, on a mal à la tête et on n’arrive pas à dormir.

Vous parliez de ces insomnies dans le refuge ?

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On n’arrive pas à dormir parce que le cœur pompe plus en altitude. On a des maux de tête, on a souvent des vertiges. C’est pour ça qu’il faut s’acclimater, c’est-à-dire rester au moins deux trois jours en altitude pour laisser le corps s’adapter au manque d’oxygène.

Quel enseignement tirez-vous de cette expédition ?

La montagne m’a appris à être humble, parce que j’ai vu ma vie défiler à plusieurs reprises. J’ai aussi créé un autre moi avec qui je discute, qui m’aide à comprendre les émotions, à me surpasser, à voir la vie autrement, à mieux l’apprécier. Quand on est en montagne, on est tout le temps exposé à la mort. C’est avec la souffrance qu’on grandit.

Quelle est la plus grande épreuve que vous ayez surmontée ? Avez-vous envie de recommencer ou de vous imposer d’autres épreuves de ce type ?

Plus le risque est grand, plus grande est la satisfaction. La prochaine expédition sera le Kilimandjaro, la plus haute montagne d’Afrique.




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