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La lutte anti-corruption se poursuit au Nigeria, une promesse de campagne du président Muhammadu Buhari. Ce dernier tient à respecter sa parole. Dans cette fameuse lutte, deux frères, hauts fonctionnaires d’Etat, vont se faire prendre dans les mailles de la Cour de justice nigériane.
Il s’agit des frères Tumsah. L’un, Ibrahim Tumsah, est directeur financier pour le ministère nigérian du travail, de l’énergie et du logement. L’autre, Tijani Tumsah, est membre du comité présidentiel pour la gestion de la crise dans le nord-est du pays, région où sévit Boko Haram. Ces deux hauts placés de l’administration Buhari vont rejoindre la liste des dignitaires nigérians pris dans le cadre de l’opération anti-corruption.
Les deux frères ont été inculpés la semaine dernière par la cour de justice du pays. Ils sont accusés de fraude après qu’on ait découvert à leurs domiciles des biens non déclarés, tels que 86 voitures de luxe dont 23 véhicules blindés, ainsi que quatre propriétés et un terrain.
Alors que les autorités anti-corruption avaient ouvert les enquêtes et interrogé les personnes concernées, celles-ci ont été incapables de fournir aux enquêteurs de la commission spéciale d’investigation sur les biens publics, des « excuses raisonnables », souligne-t-on dans les dossiers de justice, révélés par l’AFP.
Ibrahim Tumsah et son frère TijaniTumsah ont donc été traduits en justice et devront attendre leur procès qui s’ouvrira en mars 2018.
Si le chef de l’Etat nigérian avait déclaré la guerre contre la corruption au lendemain de son élection en 2015, malheureusement, le président Buhari est accusé de ne diriger sa lutte que contre les membres de l’ancienne administration et ses adversaires politique et jamais contre les membres de son propre gouvernement.
En octobre dernier, une source judiciaire indiquait que l’ancien président devrait comparaître au tribunal pour répondre comme témoin dans une affaire de corruption accablant un de ses proches. Olisa Metuh, cadre du Parti pour la démocratie et le progrès (PDP), est accusé d’avoir empoché une somme de 1,1 million de dollars US de Sambo Dasuki, un ancien conseiller à la sécurité nationale avant de s’en servir pour la campagne électorale de l’ancien chef de l’Etat.
Plusieurs autres proches du président Jonathan sont dans le collimateur de la justice pour des affaires de corruption. On parle de son épouse, Patience Jonathan et son cousin Robert Azibaola.
L’inculpation de deux de ses proches, les frères Tumsah, hauts placés dans la hiérarchie de l’administration, vient démentir les arguments de ses détracteurs. « La corruption n’aura pas de place dans mon administration », avait promis le président Muhammadu Buhari.
