En Ouganda, des milliers de personnes en deuil ont rendu hommage à Rebecca Cheptegei, l’athlète olympique décédée la semaine dernière au Kenya après avoir été brûlée vive par son partenaire. Des funérailles militaires ont été organisées dans une ville reculée près de la frontière avec le Kenya, où Cheptegei, âgée de 33 ans, a été honorée avec une salve d’honneur en raison de son grade de sergent dans l’armée ougandaise, selon le général de brigade Felix Kulayigye, porte-parole militaire.
Athlètes, proches et personnalités ont pris la parole devant une foule rassemblée sur un terrain de sport dans le district de Bukwo, pour rendre un dernier hommage à la défunte. Son enterrement est prévu plus tard dans la journée du samedi.
Cheptegei est décédée des suites de brûlures couvrant 80 % de son corps, après avoir été aspergée d’essence et incendiée par son partenaire, Dickson Ndiema, le 3 septembre dans le comté de Trans-Nzoia, à l’ouest du Kenya. Ndiema, qui a également subi des brûlures à 30 % de son corps, a succombé à ses blessures peu après. Selon un rapport local, le couple se disputait au sujet d’un terrain que l’athlète avait acheté au Kenya.
Cette attaque tragique a profondément choqué l’opinion publique et relancé les appels à une meilleure protection des athlètes féminines face aux abus et à l’exploitation. Vendredi, le corps de Cheptegei a été rapatrié en Ouganda, suivi d’une marche organisée par des dizaines d’activistes dans la ville d’Eldoret, au Kenya, pour dénoncer les violences physiques subies par les femmes athlètes.
Cheptegei est la quatrième athlète féminine tuée par son partenaire au Kenya, un pays où les violences sexistes ont atteint des niveaux alarmants ces dernières années. Selon l’enquête démographique et de santé du Kenya de 2022, 41 % des femmes mariées ou en couple ont déclaré avoir subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint.
Les autorités ougandaises ont fermement condamné cette attaque. La première dame Janet Museveni, également ministre de l’Éducation et des Sports, l’a qualifiée de « profondément troublante », tandis que Don Rukare, président du Conseil national des sports d’Ouganda, a dénoncé sur X « un acte lâche et insensé qui a coûté la vie à une grande athlète ».
Rebecca Cheptegei avait participé au marathon féminin des Jeux olympiques de Paris, terminant à la 44e place, un mois avant l’attaque. Elle avait également représenté l’Ouganda lors d’autres compétitions internationales, tout en s’entraînant souvent au Kenya, où les infrastructures sportives sont plus développées et attractives pour les athlètes de la région.