Dans un entretien accordé à l’AFP, le prix Nobel de littérature nigérian affirme que le président américain Donald Trump a exploité la « xénophobie latente » pour accéder à la Maison Blanche. Ce qui n’est pas sans lui rappeler un épisode de l’Histoire récente du Nigeria.
Donald Trump est « arrivé au pouvoir grâce aux a priori des autres, il a surfé sur la vague de xénophobie latente qui existe dans toutes les sociétés, y compris la mienne », explique l’auteur et poète de 82 ans, qui a rendu sa carte verte − le permis de résidence américain − après la victoire du républicain à la présidentielle.
« Lorsque je vois ce genre de conduite pour accéder au pouvoir, je suis révolté », ajoute-t-il. Puis, mentionnant la campagne électorale : « Pour moi, il a été très difficile de voir des centaines de milliers de personnes véritablement applaudir lorsque Trump évoquait ces sentiments. »
« Je suis contre la construction de murs, particulièrement dans les esprits des gens », poursuit-il. « Je n’ai jamais caché mes opinions sur ce sujet, que ce soit au Nigeria ou ailleurs. »
Flashback en 1983
Au Nigéria justement, un événement a particulièrement marqué Wole Soyinka, et lui rappelle le climat anxiogène actuel.
En 1983, frappé par une sévère chute des cours du pétrole, le gouvernement nigérian « a décidé d’expulser les étrangers pour cacher ses problèmes », rappelle-t-il. Quelque deux millions d’étrangers en situation irrégulière, surtout venus du Ghana voisin, avaient été sommés de quitter le Nigeria en quelques semaines.
« On voyait des cohortes de réfugiés qui embarquaient dans des …LIRE LA SUITE