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Présidentielle 2018 au Cameroun: ce candidat qui n’avait que trois ans quand Biya accédait au pouvoir

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La candidature de Serge Espoir Matomba, le leader du Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS) à la présidentielle de 2018 au Cameroun, démontre à suffisance, la longévité de Paul Biya au pouvoir.

Car, celui qui veut affronter aujourd’hui, le président camerounais dans les urnes, au pouvoir depuis 36 ans, n’avait que trois ans lorsque Paul Biya est arrivé à la présidence de la République.

Selon Gabon Libre, Matomba constituerait un casse-tête chinois pour Yaoundé, mieux une réelle menace pour la réélection de Paul Biya en vue la présidentielle en principe programmée pour octobre 2018 au Cameroun. A moins que ce denier renonce à briguer un nouveau mandat à la tête du pays.

Dans la foulée, souligne la même source, le candidat est allé à la rencontre d’Ali Bongo afin de discuter des enjeux de la présidentielle.

« Au cours des échanges entre les deux hommes, il aurait été question de convaincre Serge Espoir Matomba d’annuler sa candidature pour le prochain scrutin visant le fauteuil présidentiel. La rencontre aurait été très soutenue et le dialogue franc. Espoir est resté sur ses positions, il briguera le mandat présidentiel », écrit Gabon Libre.

Portrait d’un trentenaire ambitieux, lancé à l’assaut du palais d’Etoudi, avec Jeune Afrique

Un enfant de Douala et de Bamenda
Serge Espoir Matomba naît le 30 Septembre 1979 à Douala. À l’époque, Paul Biya est Premier ministre d’Ahmadou Ahidjo et, en quelque sorte, patron de son paternel, Emmanuel Didier Baboulek, agent de police originaire du Nkam, marié à Naomie Mondj, mère au foyer de culture banen. La petite famille ne roule pas sur l’or.

« Élevé dans des conditions très modestes, j’ai bénéficié d’une éducation stricte, chrétienne, rigoureuse », se souvient Serge Espoir Matomba, qui change de domicile au gré des affectations de son père. C’est à Douala, à Bamenda, où il fréquente l’école publique bilingue, et à Mbanga que l’enfant de l’Ouest et du Littoral devient adolescent.

Il monte sa première entreprise à 17 ans
Il y fait ses premières armes, notamment lors d’un stage au sein de l’entreprise Okoyo, qui le conforte dans ses envies d’entrepreneuriat. À 17 ans, il créé sa propre structure, Espoir LDA, un cabinet d’étude et de viabilisation de projets et d’import-export, avec lequel il conseille des entreprises au sujet de leur stratégie.

Puis il tente sa chance à l’étranger, au Portugal et y crée Ton Super, une société de conseil dans le secteur des hydrocarbures. Il rencontre alors Daniel Proença, un des dirigeants de Galp Energie, multinationale pétrolière portugaise. Les deux hommes ne se quittent plus pendant plusieurs années, durant lesquelles les affaires de Serge Espoir Matomba sont prospères. C’est donc dans la peau d’un entrepreneur à succès qu’il rentre au Cameroun en 2008 et y fonde Ton Super Cameroun.

Un premier mandat politique en 2013
« J’ai aidé plusieurs de mes frères à lancer des entreprises, mais elles sont mortes quelques mois après leur naissance. J’ai compris que l’environnement socio-économique ne favorisait pas l’émergence des jeunes », explique alors Serge Espoir Matomba, qui envisage de s’engager en politique, malgré les inquiétudes de sa famille.

En 2010, il finit par fonder, avec d’autres personnalités, le Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs) et en devient le premier secrétaire. Objectif : s’appuyer sur la jeunesse afin de proposer une alternance politique axée sur la bonne gouvernance. Le Purs s’active durant la campagne présidentielle de 2011 puis pour les législatives et les municipales de 2013. Il obtient lors de ces dernières sa première victoire : le 30 Septembre 2013, Serge Espoir Matomba est élu conseiller municipal de la commune de Douala IV.

Une ambition grandissante
Serge Espoir Matomba reste aujourd’hui le seul élu du parti, qui revendique officiellement 599 956 adhérents dans l’ensemble des dix régions du Cameroun. Cela ne l’empêche pas d’essayer d’imposer sa voix à travers les médias qui acceptent de l’inviter sur leurs plateaux ou dans leurs colonnes. N’hésitant pas à s’attaquer à Paul Biya, il y a récemment dénoncé l’abandon du Cameroun anglophone par Yaoundé, la corruption galopante ou encore le manque d’infrastructures sur le territoire.

Un discours que les Camerounais connaissent bien, pour l’entendre depuis de nombreuses années, sans grand effet, dans la bouche d’autres leaders de formations d’opposition. Serge Espoir Matomba saura-t-il se démarquer ? Aura-t-il les moyens de s’exprimer dans une campagne présidentielle confisquée par les partis traditionnels ? Il lui reste encore un peu plus d’un an pour faire ses preuves.




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