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Ce n’est pas un fait divers, ni une fiction. C’est une réalité qui paraît tout de même invraisemblable. En RD Congo, le palais de justice n’est plus le seul endroit où l’on peut juger un prévenu et rendre un verdict. Un député de l’opposition congolaise, poursuivi pour « offense au chef de l’Etat », a été jugé depuis sa chambre d’hôpital, a indiqué mardi sa défense qui dénonce l’acharnement du pouvoir.
Gérard Mulumba, député provincial de Kinshasa a comparu « devant un tribunal qui a siégé dans son lieu d’hospitalisation », a déclaré à l’AFP son avocat, Me Léon Ngombwa. Il dénonce ainsi une cabale politique ourdie contre son client.
« C’est un acharnement du pouvoir qui veut le faire condamner par tous les moyens à travers un procès qui n’en est pas un », a ajouté Me Ngombwa.
En RD Congo: L’hopital est trasforme en Tribunal, Gerard (Gecoco) Mulumba Kongolo est juge sur son de l’hopital !!!! , Record mondiale. pic.twitter.com/eCprgvxXfH
— wakenge (@amury) 20 février 2018
Le député a été arrêté le 10 novembre 2017 à l’aéroport de Kinshasa puis détenu au secret avant d’être admis le 19 janvier dans une clinique de Kinshasa à cause de la dégradation de son état de santé, « constatée par des médecins commis par l’État », a expliqué son avocat. Il souffrirait de complications rénales », a indiqué à l’AFP le député Léon Mulumba, son frère aîné.
Mais son état de santé alarmant n’a pas empêché les juges à se transporter sur son lit de malade pour le juger. Seulement, « Lors de cette audience, il n’a pu ni parler ni bouger de son lit d’hôpital », a-t-il ajouté. Une ordonnance du parquet, largement partagée sur les réseaux sociaux, l’autorise depuis deux semaines à « suivre des soins dans un centre hospitalier approprié », a expliqué son avocat.
#RDC Affaire MP contre MULUMBA KONGOLO wa KONGOLO Gérard alias GEKOKO pic.twitter.com/IWK9wBqUou
— Eric Kikunda (@EKikunda) 14 février 2018
Mais, l’avocat du détenu politique accuse l’Agence nationale des renseignements (ANR) d’avoir bloqué cette libération provisoire de son client décidée par le parquet. Le député, membre du parti historique d’opposition l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de Félix Tshisekedi risque au maximum une peine de deux années de prison, selon son avocat. Le tribunal a promis se prononcer d’ici demain.
