Figure de l’Église catholique africaine, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya s’est éteint dimanche à Paris, à l’âge de 81 ans. Il était connu pour être critique envers le pouvoir depuis l’indépendance de la République démocratique du Congo.
« Son Éminence Fridolin cardinal Ambongo, archevêque de Kinshasa, a la profonde douleur d’annoncer à la communauté chrétienne catholique et à toutes les personnes de bonne volonté le décès du cardinal Laurent Monsengwo, ce dimanche 11 juillet 2021 en France (Versailles) », a écrit dans un communiqué l’abbé Georges Njila, chancelier de l’archidiocèse de Kinshasa.
« Vaillant soldat du Christ, repose en paix. En attendant les dispositions officielles de la chancellerie de Kinshasa, nous prions pour l’âme de notre archevêque émérite de Kinshasa », a écrit sur Twitter l’abbé Jean-Marie Konde, chargé de la communication de l’archidiocèse de Kinshasa.
Avec la conférence épiscopale et sous l’influence de Laurent Monsengwo, l’Église catholique a joué un rôle majeur pour l’ouverture démocratique pendant les dernières années de la dictature du défunt président Mobutu Sese Seko (1965-1997).
Un cardinal doté d’un poids politique
Mgr Monsengwo était l’une des voix critiques à l’égard des différents régimes qui se sont succédé en RD Congo (ex-Zaïre), celui du dictateur Mobutu Sese Seko, Laurent-Désiré Kabila (1997-2001), Joseph Kabila (2001-2019), puis Félix Tshisekedi.
Ordonné prêtre en 1963, fait cardinal par Benoît XVI en 2010, cette grande figure de l’Église catholique africaine a cédé son fauteuil à la tête de l’archidiocèse de Kinshasa à Mgr Ambongo en novembre 2018.
L’Église catholique en RD Congo, seule institution réellement présente sur l’ensemble du territoire et dont se revendiquent environ 40 % de la population, jouit d’une audience sur les questions politiques et sociales qui dépasse largement le cercle de ses fidèles.
Avec AFP