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Rebelle M23,RDC

RDC: Entre accusations et condamnations, les civils de l’Est paient le prix fort

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Un territoire troublé depuis des décennies est celui de l’Est de la République démocratique du Congo où, au Nord-Kivu, la rébellion du Mouvement du 23 mars «M23» s’est ravivée ces derniers mois, portant l’affrontement à un niveau diplomatique encore plus élevé. D’une part Kinshasa, selon laquelle le Rwanda voisin soutient la milice armée. Kigali le nie, accusant l’armée congolaise de collusion avec les FDLR «Forces démocratiques de libération du Rwanda», un groupe armé majoritairement hutu fondé par d’anciens dirigeants du génocide tutsi de 1994 au Rwanda. De plus, selon Kigali, Kinshasa utiliserait le conflit à des fins électorales. Les élections présidentielle et législatives en RDC sont prévues le 20 décembre 2023.

A l’appui de la thèse des autorités congolaises, le récent rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la situation sécuritaire dans l’est du pays fait état de «preuves substantielles du soutien du Rwanda au M23». Au milieu des négociations, des mini sommets de paix et des rapports, il y a des affrontements sur le terrain et les accusations mutuelles entre l’armée congolaise «FARDC» et les rebelles de ne pas respecter le cessez-le-feu et les retraits annoncés. Tout autour,des  puissances internationales et des forces régionales. De plus, le territoire théâtre de tensions est une terre riche en minerais : surtout les territoires de l’Est regorgent de« cobalt, de coltan, de cuivre, d’uranium et d’or».

L’approche diplomatique compliquées 

Et tandis que les mailles des relations diplomatiques compliquées s’épaississent, les gens continuent de mourir dans l’est de la RDC. Une enquête préliminaire des Nations unies a révélé que «131 civils auraient été massacrés par les rebelles du M23 entre le 28 et le 29 novembre dans deux localités du territoire de Rutshuru». Selon l’enquête, les victimes ont été exécutées « arbitrairement avec des balles ou des couteaux». En outre, huit personnes ont été blessées par balle et 60 autres ont été enlevées. Au moins 22 femmes et cinq filles ont été violées.

  Mais qui sont ces rebelles ?

Le M23 est une ancienne rébellion vaincue en 2013« sous Joseph Kabila alors président de la République Démocratique du Congo jusqu’en 2019», et dont les troupes ont fui vers le Rwanda et l’Ouganda. Le nom vient d’un accord de paix signé par le gouvernement de la RD Congo et une ancienne milice pro-tutsie le 23 mars 2009. Le groupe tutsi avait longtemps accusé le gouvernement congolais de marginaliser la minorité ethnique tutsie du pays et voulait combattre une milice avec un Majorité Hutu basée au RD Congo, appelée FDLR «Forces démocratiques pour la libération du Rwanda».

Le M23 ressurgit ! 

A la fin de l’année dernière, les rebelles du M23 ont repris les armes, accusant les autorités de ne pas respecter les accords de paix qui prévoyaient également la démobilisation et l’intégration des combattants dans les forces de sécurité gouvernementales. Le M23 a ensuite mené des offensives à grande échelle à partir de mars dans la province du Nord-Kivu, capturant plusieurs endroits importants. Selon les Nations Unies, « plus de 500 000 personnes ont fui les combats».

L’intervention des forces régionale de l’EAC 

Ces derniers jours, la force régionale d’Afrique de l’Est «Eac» est également intervenue, ordonnant au Mouvement de quitter les localités de Rumangabo et Kishishe, dans le territoire de Rutshuru « Province du Nord-Kivu», d’ici le 5 janvier 2023. La recommandation a été formulée dans un communiqué publié à l’issue de la réunion conjointe avec le Mécanisme élargi de vérification tenue samedi à Kibumba, lieu dont les rebelles se sont déjà retirés même si des sources locales ont indiqué à l’AFP qu’il s’agit d’un recul non effectif. Le même type d’insinuation vient de la part des miliciens qui ont accusé l’armée de ne pas avoir respecté le cessez-le-feu établi lors du mini-sommet de Luanda le 23 novembre dernier.

Les condamnations de la communauté internationale 

L’Union européenne a pour sa part exhorté le Rwanda « à cesser de soutenir le M23 et à utiliser tous les moyens pour faire pression sur le M23 afin qu’il se conforme aux décisions prises par la Communauté des États de l’Afrique centrale (CAE) et lors du mini-sommet de Luanda le 23 novembre 2022 ». Des déclarations signées par le chef de la diplomatie européenne Joseph Borrell dans un communiqué publié ce week-end suite à la publication du rapport de l’ONU certifiant le soutien rwandais à la rébellion. Rapport que le gouvernement congolais a salué : pour Kinshasa, « cet acte du Conseil de sécurité met fin aux mensonges et manipulations distillés depuis plusieurs mois par le gouvernement rwandais, abusant de la bonne foi de l’opinion publique internationale ».

Des puissances telles que la France et les États-Unis ont déjà condamné en novembre « avec la plus grande fermeté» les offensives continues du M23 dans l’est du pays. Le ministère français des Affaires étrangères a appelé le groupe rebelle « à se retirer immédiatement de toutes les zones qu’il occupe », étendant son appel à tous les groupes armés pour qu’ils cessent « les combats et s’engagent dans le processus de désarmement ».

Pathy Kan




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