L’information fait les gros titres des journaux depuis 72 heures. Vital Kamerhe, le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi est incarcéré à la prison centrale de Makala. Il est soupçonné par la justice congolaise de malversations dans le cadre de la gestion du « programme des 100 jours » du chef de l’État congolais. Alors qu’il s’apprête à passer sa 3è nuit derrière les barreaux, ses partisans dénoncent une arrestation ‘arbitraire’, une ‘humiliation’ pour leur leader et une ‘manipulation politique’ pour l’empêcher de se présenter à la prochaine présidentielle.
Et la presse en parle…
Le parti de Vital Kamerhe, l’Union pour la Nation congolaise, dénonce un « règlement de compte », pointe en Une Le Courrier de Kinshasa. Lequel quotidien trouve « inquiétantes » les « ampleurs » que prend cette affaire, et rapporte le commentaire d’un « communicateur » de l’UNC affirmant que « les gens ne veulent pas voir leur leader comme président de la République en 2023 ».
De son côté, l’avocat de Vital Kamerhe va plus loin en dénonçant l’intervention d’une « main noire » dans cette affaire. Me John Kaboto, c’est le nom du défenseur de Vital Kamerhe, martèle que le dossier est « politique » et non « purement judiciaire », rapporte le site Media Congo.
A quoi l’UDPS répond qu’il ne faut pas « politiser un dossier judiciaire », relève en écho CAS Info. « Les faits reprochés à Vital Kamerhe sont pénaux, ça n’a rien avoir ni avec l’Udps, ni avec notre coalition Cach », a dit hier le porte porte-parole du parti présidentiel, cité notamment parle le site du Centre d’Analyse et de Stratégies à Kinshasa.
Et pour tenter de baisser la température de cette tambouille à la congolaise, la plateforme d’opposition Lamuka, appelle également les acteurs politiques locaux à la prudence :
C’est ce que signale notamment Radio Okapi. Lamuka demande à la justice de « travailler en toute indépendance » dans cette affaire.
Et La Prospérité n’écrit pas autre chose. « Que la vérité triomphe, rien que la vérité », clame ce journal congolais. La Prospérité appelle donc la justice à être « indépendante, équitable et équilibrée » lors de l’examen des rôles de chaque personne citée dans « le vaste détournement des fonds », énonce ce quotidien.
En tout cas, au Burkina Faso, pour le quotidien Le Pays, c’est tout vu. « S’il y a bien des gens dont il faut se méfier à cause de leur duplicité, ce sont les hommes politiques pour qui, seule la fin justifie les moyens », tranche, définitif, ce journal ouagalais, même si, admet-il, Vital Kamerhe « bénéficie de la présomption d’innocence ».