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Recycler les déchets de peaux d’orange pour produire l’huile essentielle

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Photos (9)De jeunes chercheurs camerounais ont mis au point une technique pour produire de l’huile essentielle à partir des pelures d’orange et vulgarisent leur technique via des formations en entrepreneuriat dans le domaine de la chimie industrielle.

Les peaux d’orange jetées par les ménages et les vendeurs d’orange au Cameroun, peuvent désormais être recyclées. Une équipe de jeunes chercheurs camerounais, ont mis au point une technique de recyclage des pelures d’orange pour obtenir des huiles essentielles. Les recherches ont été conduites par Martial  Bella Oden, technicien en chimie industrielle, avec la collaboration de Patricia Kamegne Djidjou, doctorante en biochimie et Justine Yvonne Donga, de l’unité de recherche de développement à Dale Kietzman à Douala au Cameroun.

L’extraction des huiles essentielles sur les peaux d’orange se fait grâce à une machine, l’hydro distillateur développé par cette structure en 2013. L’appareil est composé entre autres d’un four amélioré, d’une cuve de distillation, avec son panier et d’une cuve de refroidissement. Martial Bella et son équipe ont constaté que le besoin en huiles essentielles est très grand en Afrique. Ne pouvant pas acquérir des appareils de laboratoires très coûteux, ils ont travaillé à la mise sur pied de cette machine artisanale qui permet d’avoir ce produit à moindre coût. Le processus de fabrication de cet appareil, du dessin des prototypes aux essais (concluants) a coûté près d’un million cinq cent mille francs.

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Processus d’extraction

Le processus de production de ces huiles essentielles est tout à fait original. Il commence par la collecte des déchets auprès des vendeurs d’oranges dans la ville de Douala. « La collecte se fait généralement en matinée parce que quand vous le faites en soirée, le lendemain, elles ne sont plus bonnes pour être distillées », explique Martial Bella Oden, promoteur de Gic Bellomar.

Les peaux d’orange collectés sont ramenées dans le laboratoire de fortune de la structure situé au quartier Akwa à Douala. Les produits sont ensuite lavés à grande eau pour éviter toute sorte de contamination. Puis, ils sont découpés en petites rondelles et pesés. Les peaux d’orange découpées sont par la suite versées dans le panier qui loge dans la cuve de distillation. Il faut désormais mettre de l’eau dans la cuve de distillation, allumer le four, remettre le panier et refermer l’appareil, tout en s’assurant également que la cuve de refroidissement dispose d’assez d’eau. Environ vingt minutes après qu’on ait lancé la distillation, l’hydrosol qui est de l’eau florale ou alors de l’eau avec certains composés des peaux d’orange va s’écouler. « Dans ce qu’on obtient, on a deux phases : une phase organique et une phase liquide. Dans la phase organique, on a de l’huile essentielle. Généralement, pour 800 grammes, on peut avoir dans les 10 millilitres d’huile essentielle. Lorsqu’on recueille, on laisse reposer pour qu’il y ait décantation. Il faut que l’huile soit au dessus et l’eau florale en bas, on extrait enfin cette huile qu’on met dans un flacon », explique le promoteur de GIC Bellomar.

Martial Bella tient la première production d’huile essentielle de citronnelle très répute pour ces propriétés anti moustique.

Promouvoir les huiles essentielles

Les huiles essentielles ainsi obtenues sont utilisées comme actifs anti acné. Elles sont également utilisées comme parfum fraicheur dans les détergents liquides ou pour faire des parfums pour savonnerie. A en croire Martial Bella, un litre d’huile essentielle de citronnelles est vendu en Europe à 2 millions de FCFA. Des gains importants qui ont encouragé le GIC Bellomar dont il est le promoteur à mettre en place une plateforme de formation à distance en entrepreneuriat dans le domaine de la chimie industrielle (www.bellomarlearning.com).

En plus de cette plateforme en ligne, le promoteur de GIC Bellomar sillonne les pays d’Afrique (Liberia, Tchad, Benin, Burkina Faso…) pour accompagner des jeunes entrepreneurs dans le domaine des savons et détergents (savon de lessive, de toilette, détergent liquide et détergent en poudre). Au Benin, la formation et l’accompagnement d’une jeune femme entreprenante et promotrice de la Société LUMIÈRE par GIC Bellomar, a permis de voir sur le marché un détergent de marque Topclean. La marque One Soap du groupe ZOROME qui gagne du terrain au Burkina Faso, a également bénéficié de la formation du GIC Bellomar). « En Afrique, nous n’avons pas besoin de laboratoire hyper équipé ou sophistiqué pour développer des produits tout aussi concurrentiels que les produits importés. Nous avons juste besoin d’avoir une ouverture d’esprit et de savoir adapter notre savoir-faire acquis dans nos institutions de formation à notre environnement et à nos moyens disponibles», souligne Martial Bella.

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Pour l’huile essentielle à base des pelures d’orange, le GIC Bellomar est plus que jamais déterminé à vulgariser la technologie de fabrication de la machine utilisée pour l’extraction des huiles essentielles, ce à travers un ouvrage actuellement en cours de conception. « Cet ouvrage va permettre à ce qu’un grand nombre de personnes aient accès à la technologie. Et s’ils ont accès à la technologie, ils peuvent concevoir leurs propres appareils et implémenter. Parce que nous n’avons pas les moyens de mettre sur pied une usine de conception et de vulgarisation », explique Martial. D’après les chercheurs qui ont mis ont point la technique d’extraction d’huile essentielle à partir des peaux d’orange, ces huiles essentielles sont larvicides contre les larves du moustique qui provoquent la fièvre jaune. Et, sur le plan économique, la technique d’extraction des huiles essentielles, élaborée par ces chercheurs va contribuer à apporter sans aucun doute un revenu supplémentaire) aux vendeurs d’oranges et par ricochet créer de l’emploi dans le secteur du recyclage des déchets.

Christelle KOUETCHA ( Cameroun)

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