Africa Top Success Ils font l'Afrique
Le chômage, véritable casse-tête pour bon nombre de pays africains, pousse les jeunes vers l’entrepreneuriat. Au Cameroun, en lieu et place d’utiliser à nouveau l’huile de friture dans l’alimentation, réputée très nocive pour la santé d’après les nutritionnistes, ou le déverser dans la nature, l’huile de friture usagée est transformée en détergent.
Martial Gervais Oden Bella, un jeune entrepreneur et son équipe ont trouvé un moyen de valoriser ce déchet toxique: utiliser l’huile de friture comme composant pour fabriquer du détergent en poudre.
L’entrepreneur s’est intéressé au sujet lorsqu’il a réalisé que les restaurants et les grands hôtels de Douala (où est implantée son entreprise « Bellomar, pouvaient chacun rejeter jusqu’à 30 litres d’huile de friture usagée par semaine.
Mélangée à de l’huile de palmiste (à ne pas confondre avec l’huile de palme), de la soude et des additifs, le savon de l’huile de friture est aussi à la hauteur.
Non seulement le détergent est plus efficace pour nettoyer le linge et la vaisselle que la plupart de ceux vendus au Cameroun (notamment importés), mais il est bien moins nocif pour la santé.
Depuis janvier 2018, l’entreprise a mis sur pied une plateforme d’e-learning sur laquelle elle diffuse des cours en ligne sur la fabrication des produits d’hygiène et d’entretien et sur la valorisation des déchets.
Dès lors, les savonneries locales poussent comme des champignons dans la capitale camerounaise. Pour le fondateur de l’entreprise, il s’agit essentiellement de préserver l’environnement tout en développant l’accès à l’hygiène et l’économie locale.
L’initiative devrait également permettre aux couches les plus défavorisées de fabriquer ce produit d’hygiène auquel elles n’ont pas toujours accès, et pour les plus ambitieux, l’opportunité de créer leur propre savonnerie.
