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Sécurité au Mali : ce que ferait Aliou Diallo s’il était élu président de la République

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Le Mali est actuellement à la croisée des chemins. Alors que la France se retire graduellement du théâtre des opérations, le pays doit choisir de se tourner vers un nouveau protecteur ou prendre enfin ses responsabilités. Pour Aliou Diallo, président d’honneur de l’ADP-Maliba, il n’y a pas à hésiter. La fin de la mission Barkhane serait une aubaine pour bâtir une véritable armée et négocier au mieux de nouveaux partenariats militaires.

Un abandon en plein vol  pour Bamako

Depuis le mardi 12 octobre, la France a entamé le retrait de ses troupes des villes du nord Mali comme Kidal, Tombouctou et Tessalit. Ce désengagement s’inscrit dans le cadre de la fin de l’opération Barkhane. Une mission qui a débuté en août 2014, en remplacement de l’opération Serval, mise en place en janvier 2013 pour stopper l’avancée des terroristes vers le sud. Le retrait graduel des forces françaises sera suivi d’un transfert du commandement militaire aux armées africaines présentes sur le terrain.

Bamako, qui perçoit ce départ comme une démarche unilatérale, évoque un « abandon en plein vol ». Et depuis cette annonce, il ne cesse de le dénoncer. En désespoir de cause, il voudrait maintenant se jeter dans les bras de la Russie, via le groupe paramilitaire Wagner. Celui-ci est annoncé à Bamako depuis des semaines, sans concrétisation. En effet, le Mali a pris du recul après avoir constaté le mécontentement de la France et de l’Union européenne. Toutefois, il a réceptionné quatre hélicoptères de type Mi-171 livrés par Moscou.

Les USA, la Chine, la Turquie…potentiels partenaires

Si ce rapprochement avec la Russie plaît à certains Maliens qui se réclament du panafricanisme, il est accueilli avec réserve par d’autres compatriotes. Parmi ces derniers se trouve Aliou Diallo, candidat à la prochaine présidentielle. En homme avisé, l’ex député de Kayes prévient contre toute nouvelle dépendance. Car le Mali donne l’impression de sortir du joug français pour se mettre sous la coupe de Poutine. Qu’est ce prouve que cet Etat arrivera à bouter les rebelles hors du Mali alors qu’il n’y parvient pas en Syrie et en Centrafrique ? D’ailleurs, ne dit-on pas que les Etats n’ont pas d’amis, mais seulement des intérêts ?

Si Moscou pourrait être un bon allié, Aliou Diallo pense qu’il faut être prudent en diversifiant la coopération malienne. Cette stratégie permettra de ne pas dépendre d’une seule puissance. « Le retrait des soldats français nous place paradoxalement dans une position de force pour négocier au mieux un nouveau partenariat militaire axé sur la formation, la fourniture d’équipements, le renseignement… le tout, pour la première fois, sous entière souveraineté malienne », a-t-il suggéré. Pour être plus précis, il appelle le gouvernement malien à signer des accords militaires avec les USA, la Chine et la Turquie, par exemple. Ces puissances auraient « les capacités et le savoir-faire pour être des partenaires importants afin de nous aider à atteindre notre objectif : renforcer massivement notre appareil militaire pour vaincre les groupes armés terroristes et ramener sécurité et unité au Mali », ajoute l’ex député de Kayes.

Le dialogue toujours sur la table

Une telle politique équilibrerait, à la longue, les rapports de forces entre ces alliés susciterait continuellement l’engagement des uns et des autres. Un peu comme sur un marché de libre-échange et de concurrence ouverte. Et c’est le Mali qui en sortirait gagnant. Ces partenariats multiples permettront surtout de renforcer les capacités militaires des FAMA, qui sont régulièrement tués sur le champ de bataille, faute de moyens. Ces soldats maliens pourraient être mieux armés et équipés, mieux entraînés et formés pour prendre le dessus sur leurs ennemis.

Bien sûr, il s’agit de terroristes et de rebelles radicaux. Pour le reste, Aliou Diallo propose d’engager un dialogue franc, honorant ainsi son statut d’homme de consensus et de rassemblement. Ces pourparlers seront conduits par les leaders religieux et les légitimités traditionnelles, garants des valeurs morales et sociales. « Sur ce point-là [sécuritaire], nos précédents gouvernements se sont montrés défaillants », critique Aliou Diallo.

Un homme pragmatique qui a déjà fait ses preuves

Pour donner vie à ses idées, le milliardaire a concocté un ambitieux plan Marshall pour le Mali. Ce programme potentiellement doté de 15.000 milliards de Francs CFA vise le développement des régions du Mali par la construction des infrastructures essentielles (ponts, routes, chemins de fer, hôpitaux, usines, écoles, universités, etc.). Sur le volet sécuritaire, il permettra de moderniser l’armée en la dotant des technologies militaires de pointe. Mais également en lui offrant une formation de qualité. Tout ceci est si beau que certains Maliens n’y croient pas. Pis d’autres s’en moquent.

« N’en déplaise à ceux qui n’osent jamais rien, mon projet n’est pas utopique. Tous ceux qui me connaissent savent que je suis un homme pragmatique. Ma priorité est de préparer la paix et la prospérité du pays dès le premier jour de mon mandat. Mais je suis aussi prêt et déterminé à mener tant qu’il le faudra la guerre contre les groupes armés terroristes » a répondu calmement Aliou Diallo qu’on présente comme le favori de la présidentielle de 2022. Ce riche entrepreneur a déjà fait ses preuves avec notamment la création de Hydroma. Une compagnie devenue en dix ans la pionnière mondiale de l’hydrogène naturel. Ce gaz totalement propre est considéré comme le candidat idéal de la transition énergétique.




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