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Douze (12) activistes du Front pour le retrait des bases militaires françaises (FRBMF) ont été interpellés lundi 19 août 2024 devant l’ambassade d’Ukraine au Sénégal. Ils exigeaient le départ de l’ambassadeur ukrainien au Sénégal. Après plusieurs heures de garde à vue à la gendarmerie d’Ouakam, ils ont été libérés le même jour. Cet incident a suscité de vives réactions au sein du collectif, qui dénonce une « arrestation arbitraire. »
Les faits et revendications des activistes
Les activistes, brandissant un drapeau malien, se sont rassemblés devant les locaux de la mission diplomatique ukrainienne, scandant des slogans tels que « Vive le Mali » et « Vous êtes des terroristes. » Leur objectif était clair : protester contre ce qu’ils considèrent comme un soutien inacceptable de l’Ukraine au terrorisme international, notamment contre leurs « frères du Mali. »
Ces accusations font référence aux événements récents où des terroristes et des rebelles touaregs ont attaqué des militaires maliens à Tinzaouatène fin juillet. Les manifestants estiment que la position de l’ambassadeur ukrainien au Sénégal dans ce contexte est inacceptable.
Peu après le début de leur action, les douze membres du Front pour le Retrait des Bases Militaires Françaises ont été interpellés par les forces de l’ordre et conduits à la gendarmerie d’Ouakam. Quelques heures plus tard, ils ont été relâchés, mais cette arrestation a été vivement critiquée par le collectif, qui la qualifie d' »arbitraire » dans un communiqué transmis à Sputnik Afrique.
« Nos autorités doivent comprendre qu’il est inadmissible de laisser sur notre territoire une diplomatie qui soutient le terrorisme international, surtout contre nos frères du Mali, » a déclaré le collectif dans son communiqué, soulignant ainsi leur mécontentement face à la politique étrangère de l’Ukraine en Afrique de l’Ouest.
Le Front pour le Retrait des Bases Militaires Françaises, composé de plusieurs organisations de la société civile sénégalaise, s’est récemment exprimé sur la situation au Mali et sur le rôle de l’Ukraine dans la région. Lors d’une conférence de presse tenue le 16 août, le Front s’est indigné du comportement de l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal, estimant qu’il adoptait une posture favorable aux actions des terroristes au Sahel, ce qui est perçu comme une menace directe à la sécurité et à la stabilité de la région.
Cette manifestation s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les mouvements sociaux sénégalais et les représentations diplomatiques occidentales. Le Front, qui milite activement pour le retrait des bases militaires françaises au Sénégal et pour une politique étrangère indépendante de l’influence occidentale, voit dans ces actions une continuité de sa lutte pour la souveraineté nationale et le soutien aux pays voisins, particulièrement le Mali.
Cet incident, bien que résolu par la libération des activistes, met en lumière les tensions latentes autour de la présence et des actions des diplomaties étrangères en Afrique de l’Ouest. Il soulève également des questions sur la liberté d’expression et de manifestation au Sénégal, un pays souvent vu comme un modèle de stabilité démocratique dans la région.
Le FRBMF en continuant de dénoncer ce qu’il perçoit comme des ingérences étrangères, pourrait inspirer d’autres mouvements similaires à travers le continent, notamment dans des contextes de contestation croissante contre les influences extérieures en Afrique.
