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Sénégal: première projection de « Félicité »

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De ce discours d’avant la toute première projection de «Félicité», long métrage à succès du réalisateur Alain Gomis, on retiendra que le 7ème art sénégalais tient à son Fonds de promotion à l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica). Dans la soirée de ce mardi 9 mai au Théâtre National Daniel Sorano, parrainée par Youssou Ndour, le réalisateur Alain Gomis, qui s’est dit «très heureux de pouvoir enfin présenter» son film au public sénégalais, a tout de même laissé entendre qu’il ne fallait «pas oublier que derrière les prix et les médailles», il y avait «de grandes difficultés».

Quant à son producteur Oumar Sall, disons que son discours est resté le même : les institutionnels, comme les opérateurs de téléphonie, doivent financer le cinéma. Ajoutons que, au cours de cette même soirée, le public a enfin pu faire la connaissance de l’actrice Véronique Beya Mputu, qui incarne «Félicité» à l’écran.

Alain Gomis monte alors sur la scène du Théâtre National Daniel Sorano, quelques petites minutes avant ce qui sera la toute première projection de «Félicité», intitulé de son film à succès, Ours d’argent à la dernière Berlinale, et Etalon d’Or à la toute dernière édition du Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco). Nous sommes dans la soirée du mardi 9 mai, Alain Gomis n’est pas seul : son producteur l’accompagne, comme souvent dans ces cas-là. Ses premiers mots ? «Je suis très heureux de pouvoir vous présenter Félicité ce soir. Ça a été une très longue route et c’est un honneur pour nous, une grande fierté de pouvoir présenter enfin ici, au Théâtre Sorano, ce film pour lequel nous nous sommes tellement battus».

Avec l’air de prendre à témoin un public venu très nombreux, Alain Gomis appelle sur scène ses assistants sénégalais, l’un après l’autre. Ils ont été «absolument essentiels», laisse entendre le réalisateur, de la même façon que l’équipe kinoise du film («Félicité» a en partie été tourné à Kinshasa), les «partenaires kinois et gabonais».

Mais «il ne faut pas oublier», dit le réalisateur sénégalais, que «derrière les prix et les médailles, il y a de grandes difficultés». Entre deux mots, on l’entendra remercier la présidence de la République pour son soutien, à son film et au cinéma sénégalais, ne serait-ce que pour avoir alimenté le Fonds de promotion à l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) ; «même si la route est encore très longue». Même gratitude, ajoute Alain Gomis, à l’endroit du ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, ce «partenaire vraiment indispensable», qui s’est engagé «dès les premières heures». Idem pour la direction de la Cinématographie et Hugues Diaz (le directeur), à qui Alain Gomis adressera ces quelques mots : «Je tiens à te remercier pour ton travail, ton énergie et pour ton effort, pour le cinéma. Nous avons vraiment besoin de toi, et j’espère que tu vas rester encore très longtemps à nos côtés».

Mbagnick Ndiaye et Hugues Diaz sont présents l’un et l’autre à Sorano, Alain Gomis est toujours sur scène, lorsque Youssou Ndour, que le réalisateur de «Félicité», tient aussi à remercier, arrive à son tour… Une entrée très remarquée. L’homme est le parrain de cette cérémonie, qu’il a d’ailleurs rendue possible, puisque son Groupe Futurs Médias (Gfm) a été impliqué dans la «promotion» du film.

Puis quelques mots sur «Félicité» lui-même : «un film original, différent, qui a surpris, qui a dérangé parfois, mais j’espère qu’il vous plaira. (… ) C’est un film qui parle de la dignité, qui montre un quotidien difficile et âpre, mais qui parle de la dignité de tous ceux qui affrontent ce quotidien, et de la dignité de cette femme qui se bat chaque jour pour rendre la vie possible. Nous avons à cœur de rendre hommage à toutes ces femmes qui se battent et qui font que nos quotidiens sont possibles».
Un discours très applaudi, comme le film qui suivra, et comme l’arrivée sur scène de l’actrice Véronique Beya Mputu, l’actrice qui incarne «Félicité» à l’écran, dans une robe scintillante. «Nous vous remercions, l’équipe de Félicité et moi, d’être là très nombreux, pour voir votre film. C’est un film qui va vous emmener, et où tout le monde pourra se retrouver».

A l’endroit du public sénégalais toujours : «Merci d’avoir fait de moi l’une des vôtres, merci d’avoir fait de moi votre famille. C’est comme si j’étais chez moi à Kinshasa».

REACTIONS…

OUMAR SALL, PRODUCTEUR D’ALAIN GOMIS : «Le Fopica nous a donné une certaine dignité»

Le producteur Oumar Sall de la maison Cinékap, qui produit les films d’Alain Gomis, est resté fidèle à son discours d’après Etalon d’Or, laissant entendre que le Fopica, ressuscité sous la présidence du chef de l’Etat Macky Sall, a su donner aux cinéastes et associés une certaine «dignité» auprès de leurs partenaires… Parce que «le cinéma est un art qui coûte cher», et qu’ «il est essentiel de bâtir une économie du cinéma». Sans oublier selon lui que le «7ème art, c’est de l’affichage, c’est l’image d’un pays».

Et pour cela, insiste Omar Sall, il nous faut des salles de cinéma, comme il faudrait que les «institutionnels et les opérateurs de téléphonie, acceptent de financer le cinéma».

Le producteur d’Alain Gomis s’est aussi intéressé à la question du contenu : «quel est le quota de films qui pénètrent dans notre pays, et quels sont ceux d’entre eux qui répondent vraiment à nos valeurs ?»

L’ombre de Joe Ouakam

A la demande du réalisateur Alain Gomis lui-même, le public du Théâtre National Daniel Sorano a observé une minute de silence à la mémoire de l’inclassable Joe Ouakam, personnage emblématique du Dakar culturel, décédé le 25 avril dernier. Sur les réseaux sociaux à l’époque, Alain Gomis s’en était ému : «Toutes mes pensées à la Grande famille de Joe».

Ouverture de la salle CanalOlympia

Après Conakry, Niamey, Douala, Ouagadougou, CanalOlympia Teranga ouvre officiellement ses portes à Dakar, à côté du Grand Théâtre National. La salle de cinéma (de spectacle et de projection) accueille d’ailleurs aujourd’hui, jeudi 11 mai, la projection de «Félicité, «chef d’œuvre de l’année».

CanalOlympia, c’est le «rapprochement de deux entités de Vivendi» : Canal + et l’Olympia, «mythique salle parisienne». Derrière CanalOlympia, il y a l’industriel et homme d’affaires français Vincent Bolloré, PDG de Bolloré.

« Félicité » : les prochains rendez-vous
11 mai : Canal Olympia Teranga, à côté du Grand Théâtre National

16 mai : Alliance franco-sénégalaise de Ziguinchor

18 mai : Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Le Fopica passe à 2 milliards de francs CFA

Le Fonds de promotion à l’Industrie cinématographique et audiovisuelle passe du simple au double: d’un milliard, à 2 milliards de francs CFA. Le chef de l’Etat Macky Sall l’a annoncé hier, mercredi 10 mai, alors qu’il recevait les lauréats sénégalais de la dernière édition du Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco), venus lui présenter leurs trophées. Une information confirmée par le secrétaire permanent du Fopica, Abdoul Aziz Cissé, lors de la soirée des lauréats sénégalais du Fespaco; hier, à l’Institut français de Dakar.

ALAIN GOMIS, REALISATEUR DE «FELICITE» : « C’est un film qui a été porté par le Sénégal »

Je suis très ému, ma famille est là, comme tous ceux qui ont travaillé autour du film. Un film c’est long, c’est trois ans, quatre ans, beaucoup de travail. Donc une belle projection comme ça, avec autant de monde, ça fait vraiment très plaisir.

C’est un film qui a été porté par le Sénégal, par des techniciens sénégalais, et c’était essentiel qu’il puisse enfin être montré au public sénégalais.

Il y a beaucoup de séquences qui m’ont marqué dans ce film : les séquences de chant, celles où Félicité se bat pour trouver de l’argent pour son enfant, celle où elle affronte cet homme riche qui refuse de l’aider… Je la trouve très forte, très digne.

C’est un juste retour des choses ; parce que si nous sommes tous debout aujourd’hui, c’est parce que nous avons eu autour de nous des femmes qui sont nos mères, nos sœurs, qui nous ont soutenus et qui ont rendu notre quotidien possible.

VERONIQUE BEYA MPUTU ACTRICE («FELICITE») : «Ce que Félicité m’a appris… »

Je suis contente, parce que des gens ont fait confiance à Alain, au film, à moi, à la production, et merci beaucoup au peuple sénégalais. C’est la sixième fois que je viens au Sénégal, je suis ici chez moi, je suis à l’aise.

Je suis aussi très contente que le film ait été primé plusieurs fois, dans différents festivals, mais ce qui me réjouit davantage, c’est que le message est passé. Félicité est venue donner de l’espoir là où il n’y en avait pas, donner la vie et apporter la réconciliation, entre la vie et la personne humaine. C’est quelque chose de fort.

Le rôle de Félicité m’a juste appris à avoir confiance en moi, à ne pas abandonner, il faut tenir jusqu’au bout, ne pas se laisser faire, rester digne et fier, défendre les vraies valeurs. Ce rôle m’a beaucoup fait avancer.

Ce n’était pas facile du tout à jouer, mais c’est une vie que l’on connaît, ce sont des choses qui se passent tout le temps à Kin (Kinshasa, Ndlr), il y a des personnes autour de nous qui vivent ce genre de choses…

FABACARY COLY, REALISATEUR :«(… ) ce long moment de silence»

C’est un très beau film, un hymne à l’amour, au courage ; une façon de montrer que dans la vie, il ne faut jamais baisser les bras, qu’il faut garder sa dignité. C’est la première fois que je vois le film et je l’attendais. J’étais tout le temps sur Internet pour voir ce qu’en disait la critique… La scène qui m’aura marqué, c’est celle où Félicité rejoint Tabu dans la chambre, ils se regardent… Ce long moment de silence est un moment de cinéma extraordinaire.

MOUSSA SENE ABSA, REALISATEUR : «Du vrai cinéma, comme j’aime… »

Ça a été un régal… du vrai cinéma, comme j’aime, qui fait voyager, qui fait rêver, des destins forts, des personnalités avec beaucoup de profondeur, beaucoup de douceur en même temps, beaucoup de tendresse, beaucoup d’amour… C’est un film magnifique. Le baiser inachevé, j’ai trouvé que c’était un des plus beaux moments de cinéma.

ANGELE DIABANG, REALISATRICE : «J’ai besoin de digérer… »

J’ai besoin de digérer avant de pouvoir parler du film, et peut-être que je vais le revoir demain à l’Institut français (hier, mercredi 10 mai, Ndlr) avant de pouvoir en parler… C’est une leçon cinématographique que j’ai envie de revivre dans ma tête, de réapprécier dans ma tête, avant de pouvoir dire avec humilité ce que j’en pense.

NICOLAS SAWALO CISSE, REALISATEUR : «Ce sont des scènes qui laissent un goût de…»

C’est un film avec une musique fascinante et on sent le pays des grands fleuves, on sent le Congo. C’est un film d’image et de son, et quand on sait que c’est cela le cinéma, l’image et le son, alors c’est un film réussi. C’est la première fois que je vois le film. Il y a dans le film un cheminement assez linéaire, on sait ce qui va se passer puisqu’il le dit dès le début. Et ce qui m’a vraiment marqué, c’est peut-être toute cette musique dans ces boîtes obscures que l’on connaît de Kinshasa, ce sont des scènes qui sont absolument fabuleuses, qui sont nègres, qui sont très fortes, et ce sont des scènes qui laissent un goût de présence nègre, de présence africaine.

LATYR OUSMANE NDOUR, ANIMATEUR CULTUREL : «Félicité chante, alors que le cœur n’y est pas»

Ça a été très bien tourné, il y a des réalités différentes entre le Sénégal et le Congo, mais je pense que ça a réussi à capter un public sénégalais. C’est la première fois que je vois le film. Je suis animateur culturel, et quand un film remporte l’Etalon d’Or, il attire forcément la curiosité : on veut découvrir pourquoi ce film-là a gagné ce prix-là, qu’est-ce qui a fait la différence entre ce film et les autres en compétition. Quand on sort de cette projection, on comprend un peu mieux tout le bien qui a été dit au sujet de ce film. J’ai particulièrement aimé la scène autour de la première soirée de Félicité, alors que son fils est à l’hôpital : elle chante, alors que le cœur n’y est pas.

IBRAHIMA DIALLO, DANS LE PUBLIC : «Les hôpitaux et ceux qui n’ont pas d’argent»

C’est un excellent film : il y a les valeurs, la musique, l’émotion… J’ai entendu parler des prix que le film a récoltés. C’est un film africain qui a été primé, et il faut donc que les gens s’intéressent à ce genre de choses, et qu’ils y mettent les moyens. La scène qui m’a marqué, c’est celle où Félicité se débrouille comme elle peut pour trouver de l’argent ; et lorsqu’elle arrive enfin, il est trop tard. Le film montre aussi la façon dont les hôpitaux traitent les gens qui n’ont pas d’argent.

Source:fr.allafrica.com




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