Le président de la République du Cameroun a notamment prôné la mise sur pied d’un marché africain des capitaux pour sortir de l’Afrique de l’aide publique au développement.
Le président camerounais a répondu à une invitation de son homologue américain Joe Biden pour assister au Sommet Etats-Unis Afrique. Paul Biya qui participe désormais rarement à des évènements de ce genre a tenu à se rendre personnellement aux Etats Unis, c’était pour délivrer un discours historique. Prenant devant ses pairs à l’occasion du Sommet Etats-Unis Afrique, le président camerounais a mis à n u les problèmes qui plombent le développement du continent africain. « L’un des freins au développement de l’économie africaine est l’épineux problème de la disponibilité des financements. Pourtant, l’Afrique dispose d’énormes potentiels en ressources naturelles. Ce potentiel reste sous-exploité, ou alors son exploitation n’intègre pas la transformation surplace qui est susceptible de générer de la valeur ajoutée, et de la richesse sur le continent. L’Afrique ne représente qu’une portion congrue des ressources financières en circulation dans le monde. Son accès à ses ressources se fait à des taux prohibitifs, et parfois à des conditions restrictives de souveraineté de nos Etats. L’Afrique reste trop dépendante de l’aide publique au développement, qui semble ne plus correspondre à nos besoins », a indiqué le chef de l’Etat camerounais.
En guise de réponse à ce problème, le président camerounais pense qu’une solution pour permettre à l’Afrique de s’émanciper. « L’une des solutions passe par le financement de l’exploitation, et de la transformation des ressources naturelles de l’Afrique sur son sol. Pour cela, l’Afrique a besoin d’un volume important de capitaux à long terme. Il serait donc souhaitable d’œuvrer à la mise en place d’un véritable marché africain des capitaux », propose Paul Biya.
Les dirigeants de 49 pays africains et de l’Union africaine se trouvent encore à Washington la capitale américaine. Conviés par Joe Biden le président américain, ils prennent part depuis mardi dernier au sommet Etas-Unis- Afrique. Ce sommet qui est le deuxième du genre, après celui organisé en 2014 par Barack Obama, est avant tout, « sorte de rattrapage », après les années d’oublie de l’Afrique, sous l’administration de Donald Trump, explique une source. Il est aussi, selon des experts une occasion pour les Etats Unis de se rapprocher de l’Afrique au moment où leurs concurrents (Chine, Russie) « accentuent leur influence en Afrique ». Avec notamment la présence militaire russe et l’influence économique grandissante de la Chine sur le continent.
Parmi les sujets évoqués au cours du sommet : la sécurité, l’économie, la santé ou encore changement climatique.
Essama Aloubou