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Togo: de la nécessité d’impliquer les mutuelles de santé pour une couverture sanitaire universelle

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Le Togo compte à ce jour 27 mutuelles de santé fonctionnelles implantées dans les 5 régions économiques. Les chiffres disponibles indiquent 93139 bénéficiaires répartis sur toute l’étendue du territoire au cours des trois dernières années. De 2016 à 2018, 225 549 127 francs CFA ont été versés par les mutuelles au titre des paiements des prestations de soins de santé. Et pourtant, elles évoluent dans un vide juridique et sans accompagnement de l’Etat. Ce constat alarmant est dressé par le Réseau national multi acteurs de protection sociale du Togo (RNMA-PS Togo). Pour les organisations membres de ce réseau, les mutuelles peuvent largement combler le manque à gagner par rapport aux efforts fournis dans la couverture du risque maladie au Togo (INAM 4,7 %, Assurances privées 2%, mutuelles de santé 1%, School Assur 28%. Mais, à condition qu’elles évoluent dans un cadre juridique.

D’emblée, le réseau souligne qu’une forte proportion de la population n’a toujours pas accès aux soins de santé.

Et parmi les exclus, figurent les travailleurs de l’économie informelle et du monde rural qui représentent plus de 80% de la population active et dont la contribution au PIB est de 44%. Autrement dit, il constitue indéniablement un secteur pourvoyeur d’emplois.

Pour le RNMA-PS Togo, en conférence de presse jeudi dernier à Lomé, l’application de ces mécanismes et instruments de CIPRES et UEMOA au Togo devra donc créer un environnement juridique favorable au développement des mutuelles sociales.

Pour traduire la réalité du potentiel social des mutuelles de santé communautaires dans la santé, estime Soulima Niwa (photo), point focal du réseau au Togo, « il est nécessaire de créer une synergie entre les ressources de l’Etat et des autres acteurs du développement et les mutuelles de santé de telle sorte que les citoyens en ayant les moyens subventionnent les citoyens n’étant pas en mesure de payer ».

A ce titre, le Réseau national multi acteurs de protection sociale du Togo demande au gouvernement d’« accélérer le processus de validation et d’adoption des textes juridiques réglementant la création, le fonctionnement et la gestion des prestations des mutuelles sociales conformément aux règles prudentielles de la Confédération africaine de prévoyance sociale (CIPRES) et au règlement n°07/2009/cm/UEMOA du 26 juin 2009 portant réglementation de la mutualité sociale au sein de l’UEMOA ».

Dans le cadre de la couverture sanitaire universelle et en particulier les groupes exclus, l’UEMOA a adopté le règlement n°07/2009/cm/UEMOA du 26 juin 2009 portant réglementation de la mutualité sociale au sein de l’UEMOA qui devait entrer en vigueur le 1er juillet 2011 dans les Etats membres. Les Etats ont sollicité et obtenu une dérogation jusqu’au 30 septembre 2014.

Malgré la dérogation accordée aux Etats membres de l’UEMOA pour appliquer ledit règlement, rappelle M Soulima, « il n’existe pas jusqu’ici de cadre juridique approprié pour les mutuelles sociales au Togo et ceci près de cinq ans après l’expiration de cette dérogation ».

Et pourtant, fait-il savoir, certains pays de la sous-région comme le Mali, le Burkina Faso et le Sénégal qui ont la même situation socio-économique que le Togo se sont appuyés sur les mutuelles de santé pour bâtir leur système couverture sanitaire universelle.




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