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Togo : la prison civile de Lomé interdite d’accès aux organisations des droits de l’Homme

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L’interdiction remonterait à la tentative d’insurrection du 23 novembre dernier. Les organisations des droits de l’homme sont, jusqu’à nouvel ordre, interdits de mettre pieds à la prison civile de Lomé.

Dans un communiqué rendu public ce jour, l’ASVITTO dénonce une atteinte grave à la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société, de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus. L’organisation fustige ensuite des manœuvres qui viseraient à empêcher les organisations crédibles d’être en contact avec les présumés agresseurs.

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COMMUNIQUÉ DE L’ASVITTO

Dans le cadre de ses activités de monitoring des lieux de privation de liberté, le Vice-secrétaire général de l’Association des Victimes de Tortures au Togo (ASVITTO) s’est vu refuser l’accès à la prison civile de Lomé ce vendredi 13 décembre 2019. Cherchant à comprendre les raisons, il ressort que l’ordre est venu de l’autorité gouvernementale d’interdire l’accès aux organisations des droits de l’homme jusqu’à nouvel ordre. L’ASVITTO dénonce une atteinte grave à la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société, de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus. Ces visites qui ont pour but d’apporter du réconfort aux prisonniers sont entravées depuis quelques semaines suite à la conférence de presse du gouvernement sur la prétendue  » tentative d’agression armée » depuis le 23 novembre dernier. Ces manœuvres viseraient à empêcher les organisations crédibles d’être en contact avec les présumés agresseurs.
Ce mépris vis-à-vis des défenseurs des droits de l’homme n’est que la face visible de l’iceberg. Car, ce qui est caché et qui représente les conditions de détention des prisonniers est inacceptable et devra susciter un sentiment d’indignation chez tout être ayant un cœur d’homme et la crainte de Dieu.
Alarmée par cette situation, l’ASVITTO se demande comment un pays, membre d’une grande institution comme le Conseil des droits de l’homme de l’organisation des nations unies (ONU), puisse empêcher les personnes privées de liberté de recevoir les visites de leurs familles et proches dans de bonnes conditions ?
Profondément dérangée par ces violations des droits des prisonniers, l’ASVITTO cherche à savoir si le Conseil des droits de l’homme est aussi infecté par le virus de la corruption, sinon pourquoi l’élection des États membres n’est pas faite sur le mérite ?
Car, découvrant avec regret le constat dans notre pays, on peut se demander si l’institution onusienne des droits de l’homme fait la promotion de la médiocrité.
Depuis plusieurs semaines, les détenus de la prison civile de Lomé vivent de très mauvaises conditions, il ne leur est permis que cinq (5) minutes de temps de visite de leurs proches. Les visiteurs doivent être soumis à deux (2) fouilles systématiques des militaires sur fond d’arnaques avant de passer à la fouille régulière des Surveillants de l’Administration Pénitentiaire (SAP).
Tout un arsenal militaire est mis en place alors qu’il existe une unité paramilitaire, spécialement formée pour la cause.
Préoccupée, l’ASVITTO invite les sieurs Yark DAMEHANE et Christian TRIMUA, respectivement ministre de la sécurité et ministre des droits de l’homme, à faire cesser la torture morale qu’ils infligent en ce moment aux prisonniers et leurs familles.
Elle invite également, M. Pius AGBETOME, garde des sceaux, ministre de la justice à faire preuve de responsabilité en mettant fin à cette iniquité qui viole la Convention contre la torture et son protocole facultatif ratifiés par le Togo.
L’ASVITTO reste vivement préoccupée par la situation des droits de l’homme au Togo et interpelle l’ensemble de la communauté internationale sur les signaux sombres qui font craindre des lendemains incertains.

Fait à Lomé, le 16 décembre 2019
Pour L’ASVITTO
Le Président
M. ATCHOLI KAO Monzolouwè




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