Au mauvais endroit au mauvais moment…le hasard du calendrier aurait joué en défaveur de la Coalition des 14 partis de l’opposition qui a appelé mardi à un « Togo mort ». L’opération a été très peu suivie à Lomé mais aussi en province, selon nombre d’observateurs. « Qu’est-ce qui n’a pas marché ? », s’est ironisé un militant de Unir, le parti au pouvoir. Avec une crise économique aiguë qui frappe le Togo de plein fouet depuis plus d’un an, la période des fêtes de fin d’année ne s’y prêtre naturellement pas. Par ailleurs, la campagne électorale devait officiellement démarrer ce jour-là.
Contrairement à la marche du samedi dernier qui a connu une mobilisation monstre, l’appel du 4 décembre de la C14 pour dénoncer le processus des élections locales, référendaires et législatives des 16 et 20 décembre, a semblé tomber dans l’oreille du sourd.
À Lomé, comme dans la plupart des villes du pays (Atakpamé, Sokodé, Tchamba, Kara, etc.), souligne Jeune Afrique, la majorité des commerces ont ouvert normalement tout au long de cette journée et les commerçants ont vaqué à leurs occupations. Les deux grands marchés de la ville de Lomé (Assiganmé et Hédzranawoé) étaient pourtant remplis de monde en cette journée intitulée « Togo mort ».
Quelques avis recueillis par le site de l’hebdomadaire panafricain, laissent transparaitre que la faible mobilisation qu’a connue l’opération « Togo mort » réside dans un « mauvais timing ».
« J’ai entendu parler de l’appel de l’opposition mais en cette fin d’année, c’est une opportunité d’affaires pour nous, les commerçants. Ce serait fou de rater ça. L’opposition viendra-t-elle nous aider à solder les emprunts que nous avons contractés ? », se demande à demi-mot Koffi, un vendeur de chaussures dans le grand marché de Lomé.
Un peu plus loin, Pépé, une vendeuse de pagnes, semble du même avis : « Je ne suis pas au courant de l’opération… Dans tous les cas, je n’aurais pas fermé ma boutique car c’est mon gagne-pain », affirme la commerçante.
« L’appel de l’opposition est un fiasco, c’est la preuve qu’ils ne sont pas dans l’intérêt supérieur du peuple », soutient de son côté une source proche du gouvernement, cité par la même source.
A noter que malgré les appels incessants à un report du scrutin, le gouvernement reste ferme dans sa volonté d’organiser les locales et le référendum le 16 décembre, puis les législatives le 20 décembre.
La coalition de l’opposition multiplie depuis le 17 novembre les manifestations pour faire arrêter le processus électoral par crainte de « fraudes ». Elle réclame la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et la poursuite des réformes constitutionnelles et institutionnelles.