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Togo: permis de conduire moto, ces réalités que le Gal. Yark semble ignorer

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Si l’obligation, pour les motocyclistes de détenir un permis de conduire entend réduire les accidents de circulation, alors la mesure est louable selon la Ligue des Consommateurs du Togo (LCT). Par contre, il en ressort un sérieux problème des pièces à fournir pour se faire établir cette carte. Une évidence qui semble échapper au ministre de la sécurité, Yark Damehane.

D’emblée, il faut relever que seulement 25% de la population togolaise détient une carte d’identité. Pièce indispensable pour le dépôt du permis de conduire pour moto.

De ce fait et vu la période très courte pour l’application de la loi, les consommateurs proposent deux mesures plus souples au ministre chargé de la sécurité et de la protection civile, le Gal Yark Damehane.

COMMUNIQUÉ DE LA LCT RELATIF À LA DÉCISION DU GOUVERNEMENT DE RENDRE OBLIGATOIRE LE PERMIS DE CONDUIRE AUX CONDUCTEURS DE MOTOS

La Ligue des Consommateurs du Togo (LCT) a appris comme l’ensemble des Togolais l’obligation faite aux conducteurs de motos de détenir un permis de conduire, après des années que cette injonction a été faite aux conducteurs de voitures.

Pour l’autorité en charge de la sécurité, cette décision est principalement motivée par la recrudescence des accidents surtout dans les agglomérations, causés par des engins à deux et trois roues dû au non-respect des consignes élémentaires de circulation.

Pour avoir été témoin de graves accidents causés par ces engins, ce qui l’a amené à s’impliquer dans des projets de sensibilisation des usagers de la route afin de les apprendre à adopter des attitudes susceptibles de préserver leur vie, la LCT trouve juste cette décision.

Cependant, elle fait quand même observer qu’en raison du nombre élevé des conducteurs de motos, le délai accordé aux Togolais pour se conformer à la nouvelle donne s’apparente à une pure comédie.

En effet, dans notre pays, ces dernières décennies, en raison du taux de chômage élevé, le secteur pourvoyeur d’emploi est le secteur des taxis motos. C’est facile d’y participer car les conditions à respecter étant souples. C’est donc une activité qui relève du secteur informel et toute personne qui désire l’exercer n’a pas jusqu’à présent, besoin d’une quelconque pièce d’identité. Ce qui fait qu’à l’annonce de cette décision, beaucoup de conducteurs se plaignent de n’avoir pas de pièce de nationalité, le précieux sésame qui permet d’établir le permis de conduire. Ces Togolais se verront retirer leur moto dans peu de temps et seront privé d’une activité qui les permet d’ailleurs de vivre au jour le jour. Raison pour laquelle cette décision juste doit être appliquée avec beaucoup de sagesse.

La LCT propose donc, en tenant compte du nombre important des conducteurs de motos que la décision soit d’abord appliquée à ceux qui acquièrent nouvellement leur moto et qui font la demande de la pause de la plaque sur leur engin en vue de sa mise en circulation. Ainsi, comme tout le monde est appelé à renouveler son engin un jour, tous les Togolais seront obligés d’avoir leur permis.

La deuxième option est de donner un délai raisonnable (un an) pour permettre aux usagers de se conformer à la nouvelle donne. Cela permettra à ceux qui n’ont pas de nationalité de l’avoir.

Pour les deux options, pendant le délai de l’inapplication de la loi, dans le souci de préserver des vies humaines, l’autorité doit insister sur le fait que tout engin à deux roues qui sera impliqué dans un accident ou sera interpellé pour violation du code de la route se verra réclamer son permis de conduire. S’il est incapable, de le fournir il sera soumis aux sanctions prévues à cet effet. Cette manière de procéder permettra à l’autorité de sévir tout en donnant le temps aux Togolais de régulariser leur situation. Cela amènerait les conducteurs de motos à beaucoup plus de vigilance.

Pour finir, la LCT demande à l’autorité de mettre tout en œuvre pour que les forces de sécurité détiennent leur permis et soient ainsi des exemples aux autres usagers de la route.

Fait à Lomé, le 20 Août 2019
Emmanuel SOGADJI




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