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Togo: quand la multiplication anarchique des carrières sauvages porte un coup dur à l’environnement

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Au Togo, l’exploitation de sable semble échapper au gouvernement. Même s’il y a des textes qui règlementent le secteur, l’on peut observer, ces derniers temps, un laisser-aller. Les carrières sauvages d’exploitation de sable se multiplient dans certaines localités sans aucun respect des normes environnementales. Les sites d’Akoumapé, Avéta et Abobo-Sagonou en sont des exemples palpables.

Le phénomène d’exploitation illicite des sables créé beaucoup de dégâts tant le plan environnemental que social.  Dans certaines contrées de vastes domaines sont exploités avec des outils rudimentaires pour la plupart, et sans aucune étude d’impact environnemental et social préalable, créant ainsi un drame environnemental avec une destruction massive des terres cultivables.

A Akoumapé par exemple, on note plus de quatre sites, de grosses fosses qui sont creusées pour l’extraction du sable et qui sont abandonnées au fur et à mesure que l’exploitation touche à sa fin. Précisons également, qu’avant la mise en place de ces carrières sauvages, ces acteurs illégaux opèrent un abattage anarchique des arbres, créant là aussi un sérieux problème environnemental lié à la déforestation.  Des femmes travaillant dans ces carrières sauvages sans aucune mesure de sécurité, la plupart du temps avec leurs enfants au dos ou laissés à la lisière des fosses.

Le même constat fâcheux a été relevé à Abobo-Sagonou, où on dénombre plus de cinq carrières sauvages, des terres cultivables dévastées, toujours par le même réseau.

D’après nos informations recueillies de sources crédibles, une entreprise semble-t-elle légale, qui est basée à Avéta sur l’ancien site de CECO BTP, et qui ne dispose pas d’ailleurs d’enseigne affichant clairement son identité, serait propriétaire de ces carrières sauvages qui constituent sa base d’exploitation.  De gros camions font quotidiennement des navettes pour transférer le sable extrait des carrières d’Akoumapé et d’Abobo-Sagonou pour le site de la société en question à Avéta.

L’implication des OSC

Certaines organisations de la société civile ont pris à bras-le-corps le problème dès le début.

C’est suite aux multiples pressions exercées par les différentes organisations précitées, que la question relative à la multiplication anarchique des carrières sauvages a été vraiment prise au sérieux par les autorités compétentes du pays, notamment, le ministère de l’environnement, le ministère des mines et de l’énergie, l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement (ANGE) et le ministère de la sécurité. En 2017, les campagnes de dénonciation de ces OSC ont abouti à la fermeture de trois carrières sauvages installées le long du littoral, à Dévikinmé, Nimagnan et Alogavi.

Un communiqué conjoint avait été alors sorti par les trois ministères concernés interdisant la création et l’exploitation de carrières sauvages de sable avec une mise en garde des contrevenants assortie de sanctions prévues par la loi.

Perte de contrôle ou complicité de l’Etat

Malgré les efforts de ces organisations notamment Nouveau Citoyen, le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH), Novation Internationale, Solidarité Planétaire Branche du Togo (SP-BT) et l’Association des Jeunes pour Assistance et Actions Humanitaires (AJAAH) on note un laxisme de l’Etat. Désormais chacun ouvre sa carrière.   Près de deux ans après, on constate que la décision de l’Etat n’a pas été suivie d’effet parce que des carrières poussent encore comme des champignons dans les différentes localités de notre pays, dont les cas Akoumapé, Abobo-Sagonou et Avéta sont les plus alarmants.

Pour les cas en question, il nous a été signalé que ces acteurs illégaux sont de connivence avec les autorités locales ainsi que certains commis des services compétents, notamment, les mines et l’environnement.  

« Nous dénonçons avec la plus grande fermeté ce laxisme des autorités compétentes, notamment le ministère de l’environnement et des ressources forestières, le ministère des mines, le ministère de la sécurité et l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement, laxisme qui favorise le développement du phénomène » déclare Espoir Koudjodji, Président de Nouveau Citoyen.

Et de poursuivre :

« Eu égard au drame socio-environnemental en cours dans ces localités, nous exigeons que ces carrières sauvages soient fermées dans l’immédiat afin de soulager les peines des populations riveraines et sauver tout l’écosystème en danger dans ces zones ».

Rappelons que ces organisations lancent un appel aux autorités compétentes pour le respect du communiqué conjoint du 14 Août 2017 relatif à la multiplication inquiétante des carrières sauvages illicites.

Vivement que le gouvernement mette à contribution la police de l’environnement  et revoie son engagement à travers les institutions concernées pour traquer sérieusement ces acteurs illégaux afin d’arrêter le drame.




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