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Tubal, le rappeur qui chante pour Dieu

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Tubal (1)Le gospel semble envahir toutes les influences musicales. Le rap qui semblait insubmersible est désormais inféodé aux textes d’inspiration religieuse. Au Cameroun, le rappeur Tubal fait partie des artistes qui louent le Dieu des chrétiens à travers cette forme d’expression vocale. Le frais trentenaire vient de réaliser le vidéogramme de son maxi-single « je rappe pour la paix ». Il a un peu profité du contexte sécuritaire tendu au Cameroun  pour faire passer son message. Un message de paix et d’amour calqué sur les préceptes bibliques et qu’il destine aux jeunes grands amateurs de rap. Allons à la découverte du rappeur chrétien Tubal.   

Voici un rappeur qui n’est pas comme beaucoup d’autres. Le Camerounais Tubal chante plutôt dans le registre gospel. Et il s’y plaît. L’atypique artiste de hip hop promeut en ce moment son dernier maxi-single « je rappe pour la paix ». Il vient de présenter officiellement à la presse le vidéogramme de cette production confectionné en mai dernier. C’est un titre qui parle de la paix. La campagne promotionnelle tombe d’ailleurs au bon moment puisque le Cameroun connaît quelques soucis de ce point de vue.  « Vu le contexte actuel, les problèmes dans les régions de l’Extrême-Nord,  du Sud-Ouest, du Nord-Ouest, nous avons jugé bon de réaliser ce vidéogramme  avec le label Holyness  Graphics. Nous l’avons présenté le 20 mai 2017. Nous avons fait des prises de vues aériennes sur la place du défilé du 20 Mai à Douala et sur  deux sites au quartier résidentiel Bonapriso. Le but est de présenter la beauté de la ville de Douala et faire comprendre que la guerre ne pourrait jamais nous la donner », explique  l’artiste.

TUBAL 5 (1)Son but ultime ? Présenter l’œuvre de Dieu, le « maitre de la paix », celui « qui instaure la paix ». Le jeune chanteur indique qu’il  a  voulu faire savoir que la paix est primordiale pour l’unité nationale, pour l’émergence. Selon lui « c’est le moment idéal pour présenter un tel projet au public au Cameroun ». L’auteur assure que le public a accepté ce maxi single. De même que des sceptiques ou des personnes curieuses de savoir qu’on peut rapper l’Evangile. Le rap version Tubal vise des objectifs pédagogiques.

Evangéliser les jeunes

L’artiste veut montrer le droit chemin aux autres jeunes.  « Premièrement c’est un rythme jeune parce que ma cible c’est la jeunesse.  Deuxièmement je veux faire savoir aux jeunes que la vie n’est pas seulement le manger et le boire, aller en boîte de nuit, s’amuse.  C’est vrai qu’il faut s’amuser  mais il faut être conscient de l’œuvre  salvatrice que le Seigneur Jésus a réalisée pour les hommes. Il a donné sa vie sur la croix, étant jeune, à 33 ans, pour que tout le monde entier soir sauvé. Il est important de rester avec cette image à nous et à ce moment nous allons comprendre qu’il n’est pas important pour nous jeunes, de calomnier, de voler, de s’amuser n’importe comment. Il est important de marcher selon les principes divins et devenir des hommes sur qui la nation peut compter », souligne un Tubal qui tient à jouer à fond le rôle qu’il s’est assigné à savoir la partition de celui qui  « est sur la terre pour évangéliser, annoncer cette bonne nouvelle »  

Tubal 2

Pour notre interlocuteur « le rap chrétien a sa place, une place de choix même ! ». C’est d’après lui  ce qu’il faut  pour pouvoir conscientiser. « Dans le rap que nous proposons, il n y a pas de dépravation de moeurs, ni de délinquance, ni d’insurrection », insiste  Tubal. Qui jure qu’il y a une vie meilleure que la corruption,  le vol, ou les meurtres. Il se montre horripilé par les crimes rituels,  les violences dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest la guerre contre la secte terroriste Boko Haram à l’Extrême-Nord.  Il souhaite que la musique des autres même si elle n’est pas chrétienne, soit consciente. Un vœu partagé par les autres rappeurs gospel de son pays tels Aaron Jackson, Paul Alexis (le réalisateur du clip) et Spaggy. Tubal précise que ses collègues et lui ne demandent pas aux autres de se convertir à leur style de rap, mais de revoir leurs plumes, leurs vidéogrammes. Ils les appellent aussi  à avoir des objectifs, d’être dans un esprit de paix et d’unité.

Du rap classique au rap gospel 

Tubal  se convertit au rap chrétien en 2009. Il chemine alors avec la structure  Blaxity que dirige l’avec l’égérie du rap local Tony Nobody.  Lors d’un événement que ce dernier organise cette année-là, il est  abordé par « un frère » après sa prestation.  « Il vient vers moi, me dit : «  tu rappes très bien, ton rap m’intéresse. Et si tu mets ce rap là au service du Seigneur Jésus-Christ ce sera une bonne chose. Je ne le comprenais pas très bien  puisque je ne connaissais pas le rap chrétien à l’époque. Plus tard nous nous sommes rencontrés chez  Tony Nobody puisque lui DJ Chris avait une rubrique consacrée à la danse dans le programme télévisé « MBOA ». Il me disait : « allons à l’Eglise. C’est là que je découvre une autre Eglise qui diffère de l’Eglise catholique, l’Eglise pentecôtiste. Ce jour -là le  pasteur m’appelle et me dit que j’ai un don énorme ; qu’en réalité je devais écrire pour le Seigneur. Et là ça me marque, ça me touche l’esprit. Arrivé à la maison, je dis à mon ami : «  je vais écrire une chanson pour le Seigneur  Jésus Christ. Il s’intitule « c’est le J.E.S.U.S ». Je l’ai présentée à l’église le dimanche suivant et je me suis rendu compte que l’atmosphère avait changé. Et sur-le-champ le Seigneur m’a dit : « c’est ce que tu dois faire. L’oeuvre est là aujourd’hui  », raconte le rappeur. Il choisira comme nom d’artiste Tubal. C’est un nom biblique porté par un petit-fils du patriarche Noé. Il signifie « tu seras emporté ». L’artiste  faut savoir que c’est par Tubal que la musique est entrée dans le monde.

Avant de devenir un acteur du mouvement hip hop  Frédéric Fabrice Ndangueu  (c’est le vrai nom de Tubal)  était  animateur de « Gospel  urbain mix » et technicien sur GBN radio et Wouri Radio International, deux  antennes de la ville de Douala. Ce titulaire d’un Certificat  d’aptitude professionnelle  option  gestion commerciale estime que bien qu’étant issu d’une famille catholique pieuse il n’avait pas « une rencontre personnelle avec  Dieu ». A 30 ans, il a la tête qui fourmille de projets. Il a par exemple, avec d’autres amis,  envie d’ouvrir un studio de musique. Mais dans l’immédiat, il espère une récompense. Son vidéogramme concourt aux « Gospel star awards » de cette année dans la catégorie « best video shooting ». Si le natif de la région de l’Ouest l’emporte, ce sera son deuxième trophée. Il rejoindra en effet dans son armoire celui qui récompensait l’an passé le « meilleur artiste urbain » au même concours.

Pierre Arnaud Ntchapda




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