Les conducteurs de taxi-moto « Zémidjan » Béninois traversent une mauvaise passe ces derniers jours. Ce qui était à la base un business pour amortir les dépenses, faute d’emploi stable, est désormais réglementé par l’Etat.
A Parakou, des nouvelles réformes introduites dans ce secteur stipulent que tout « Zémidja-man » doit : se faire enrôler, avoir un contrat d’agrément, une carte professionnelle, un numéro, une nouvelle tenue.
Dorénavant, n’importe qui ne pourrait se prévaloir de titre de conducteur de taxi-moto. Même les fonctionnaires d’Etat ou ceux-là qui évoluent dans le privé et qui ont recours à ce métier pour boucler les fins du mois, ne pourront plus s’aventurer dans le domaine.
Pour être conducteur de taxi-moto à Parakou, en plus des éléments précités, il faut une pièce d’identité, une attestation de résidence, un permis catégorie A et dont la moto est immatriculée, sans oublier le payement du droit taxi s’élevant à 25 000 F Cfa.
Des réformes qui n’enchantent guère les acteurs qui ont manifesté leur mécontentement le 30 octobre dernier en sillonnant la ville avec leur engins.
Pour Séidou Yacoubou Lawani, le président de l’Union communale des zémidjans de Parakou, la création de ce secteur n’a pas été le fruit d’un hasard.
« C’est le besoin qui s’est fait sentir. Au sein de notre corporation, nous sommes des démunis. Nous n’avions pas le choix. S’il y avait mieux, personne ne deviendrait conducteur de taxi moto. Personne n’a jamais souhaité qu’un membre de sa famille soit un zémidjan. Nous ne voulons pas de ces réformes. Il y en a parmi nous qui ont loué des motos. Que veulent-ils qu’on fasse ? Qu’ils nous laissent survivre », a-t-il expliqué.
Un mouvement qui n’a pas été du gout des autorités administratives qui ont plutôt appelé les acteurs à se rapprocher de l’administration municipale.
Mais pour l’heure, tous les acteurs disposent d’un moratoire de 30 jours, c’est à dire le 30 novembre prochain pour se conformer aux nouvelles dispositions.