Au Zimbabwe, les arrestations, intimidations, sont devenues monnaie courante. Après l’épisode de la comédienne, Gonyeti, c’est autour des enseignants de goûter à la colère du gouvernement. Arrêtés le 23 août dernier, une dizaine d’enseignants ont été inculpés le lendemain 24 août. Les chefs d’accusations seraient le fait d’avoir tenté de manifester devant le ministère des finances.
« Nous avons été officiellement inculpés pour « nuisance criminelle ». Et notre défense a demandé notre libération sous caution, indiquant que ce motif d’inculpation ne veut rien dire. Nous – les enseignants et moi-même- avons été inculpés pour avoir un cercueil et chanté lors d’une manifestation. Voilà ce qui constitue un crime selon le procureur », a témoigné un enseignant, tel que rapporté par RFI.
Pour l’avocat des enseignants, Doug Coultard, le gouvernement Mnangagwa ne fait qu’enliser le respect des droits de l’Homme ainsi que la liberté d’expression au Zimbabwé.
« C’est typique de la recrudescence du harcèlement et des abus dont sont victimes les militants des droits de l’homme, les syndicalistes et les enseignants ces derniers mois. Mais ces accusations n’ont aucun fondement. Les enseignants ne voulaient que présenter leurs doléances au ministre des Finances. Quant à moi, j’ai été arrêté parce que j’étais présent auprès de mes clients. Ce qui est inquiétant, quand un avocat et un journaliste – qui couvrait l’évènement – se font arrêter simplement pour avoir fait leur travail», a-t-il souligné.
Les zimbabwéens ne font qu’aller de déception en déception. Après le président Robert Mugabe, que beaucoup taxaiet de dictateur, la promesse d’un Zimbabwe meilleur par son successeur, en qui la majorité avait mis plus d’espoir, serait juste ‘’un leurre’’.