Le Sénégal affiche de grandes ambitions pour ses ressources minières, en particulier l’or et le pétrole. Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Biram Souley Diop, a déclaré que son pays vendra ses ressources au plus offrant, refusant de se limiter aux partenariats traditionnels avec l’Europe. L’annonce n’est pas du goût de la France. Le pays d’Emmanuel Macron refuse de partager les données avec les autorités sénégalaises.
« Je ne voudrais pas me limiter à l’Europe. Il faut tirer des bénéfices partout dans le monde ! C’est vrai, je suis venu à Paris, mais si mon intérêt est en Arabie Saoudite, j’irai méchamment le chercher là-bas ! », a-t-il affirmé avec détermination.
Le ministre a également mis en avant l’importance de la transformation des ressources minières localement en Afrique, afin de créer des emplois et de favoriser les transferts de compétences. « Tant qu’on ne prend pas la décision de transformer, on ne fait pas de transfert de compétences. Est-ce que vous savez que la France connaît mieux le cadastre minier du Sénégal que le Sénégal ? Ils ont les données encore et ils ne les ont pas partagées avec moi. De quelle générosité parle-t-on ? La transformation, ça suppose aussi savoir ce qu’il y a dans son sous-sol », a-t-il déclaré avec frustration.
Le Sénégal envisage de renégocier certains accords miniers existants, une perspective qui pourrait susciter des inquiétudes parmi les entreprises exploitantes. Cependant, Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales, considère cette démarche comme légitime.
« À partir du moment où c’est l’État qui est souverain sur un certain nombre de ressources naturelles, a-t-il expliqué, et c’est lui qui peut aussi causer des problèmes aux entreprises exploitantes, en général les entreprises, après avoir dit : Non, on ne va pas renégocier, viennent à la table des négociations et on renégocie », a-t-il insisté.
Cette position du Sénégal marque une volonté claire de diversifier ses partenariats et de maximiser les retombées économiques de ses ressources naturelles pour le développement du pays.
En s’ouvrant à des investisseurs de diverses régions du monde, le Sénégal cherche à renforcer sa souveraineté et à tirer un meilleur parti de ses richesses minières.