Alors que le Sénat RDC-Congolais venait de lever l’immunité parlementaire de l’ancien président Joseph Kabila, certains de ses anciens proches ont également été arrêtés, notamment le général Pierre Banywesize, longtemps chef de la sécurité de l’ancien président, et Martin Kabwelulu, ex-ministre des Mines originaire du Katanga.
Par une large majorité (88 voix pour, 5 contre) lors d’un vote à bulletins secrets jeudi soir, le Sénat RD-Congolais a prononcé la levée de l’immunité parlementaire de l’ancien Président et sénateur à vie, ouvrant la voie à des poursuites à son encontre devant un tribunal militaire. Les autorités judiciaires de la RDC ont l’intention d’inculper l’ancien président de trahison et de crimes de guerre, en le liant aux rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Ces rebelles ont pris le contrôle de plusieurs villes de l’est du pays.
La décision du Sénat est tombée sans grande surprise, la coalition de l’actuel président Félix Tshisekedi, détenant une majorité écrasante au Parlement, et le parti de M. Kabila (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, PPRD), qui avait boycotté les dernières élections fin 2023, n’y étant pas représentés.
Après cette levée d’immunité, des équipes mixtes, composées d’agents en civil et en treillis, ont fait irruption, au petit matin, au domicile de Martin Kabwelulu, 77 ans, ancien ministre des Mines durant plus d’une décennie. Martin Kabwelulu a été conduit au Conseil national de cyberdéfense. Son épouse, ancienne députée, a brièvement été embarquée dans le même véhicule avant d’être relâchée pour regagner le domicile familial.
L’ancien ministre a été interrogé notamment au sujet de carrés miniers qui appartiendraient à Joseph Kabila. Les autorités congolaises ont déjà évoqué la possibilité de saisir des biens liés à l’ancien président et à son entourage.
Le général Pierre Banywesize, un autre proche de Joseph Kabila a également été arrêté. Selon des sources familiales, il se trouvait à Kinshasa pour solliciter une autorisation de soins à l’étranger. L’ancien chef de la garde rapprochée de Joseph Kabila est aujourd’hui commandant en second du secteur opérationnel du Haut-Uélé. Aucune information n’a filté sur sa détention.
Réagissant à la levée de son immunité, Joseph Kabila a prononcé un discours de quarante-cinq minutes en direct sur YouTube vendredi soir depuis un endroit non précisé,.
Kabila, au pouvoir entre 2001 et 2019, a déclaré avoir rompu son silence parce qu’il estimait que l’unité du pays était en danger.
Le gouvernement de Félix Tshisekedi n’a pas répondu au discours dans lequel Kabila a également présenté un plan en 12 points. L’ex-président déclare pouvoir aider à mettre fin à des décennies d’insécurité dans l’est du pays, qui est riche en ressources minières.
Essama Aloubou