L’Organisation mondiale de lutte contre la torture (OMCT), dans un nouvel Index publié le 25 juin dernier, place le Togo dans la catégorie des États où le risque de torture reste élevé. Ce rapport dont le but est d’évaluer le risque d’exposition à la torture dans les pays a été présenté à Lomé aux organisateurs de défense des droits humains par le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) et le CDFDH.
Sur la base de 400 indicateurs couvrant aussi bien les pratiques judiciaires que les dispositifs institutionnels, cette étude pilote menée sur sept pays africains indique que le Togo se retrouve dans une zone jugée préoccupante, bien qu’en position intermédiaire entre « risque élevé » et « risque faible ».
« Cependant, cela ne signifie pas que le Togo est épargné par le phénomène. Tous les pays évalués présentent un risque d’exposition à la torture. Aucun n’est totalement exempt », a précisé Guy Valère Badanaro, Coordonnateur du programme régional Afrique du CACIT.
Pour Bruno Haden, secrétaire général de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), le Togo pourrait voir sa position empirer dans le prochain classement en raison des récentes violences enregistrées au cours des dernières manifestations.
Selon le rapport de l’OMCT, des réformes urgentes s’imposent notamment dans les domaines de la détention préventive, du fonctionnement des prisons et du respect des droits fondamentaux.
L’organisation recommande donc au gouvernement togolais de conformer son cadre juridique sur les exigences de la Convention des Nations unies contre la torture, d’actualiser son système carcéral et de renforcer les mécanismes d’enquête et de réparation pour les victimes de mauvais traitements.