Au Togo, alors que la campagne électorale a démarré timidement, notamment à l’intérieur du pays, en vue des législatives, des partis de l’opposition et des organisations de la société civile exigent le report « sine die » de ces élections municipales. Principale raison évoquée : les tensions dans le pays.
Pour le politologue Paul Amégankpo, directeur de l’institut Tambarma, « la tenue de ces élections s’inscrit dans un contexte politique national empreint de tension multiple ».
Il décrit la situation en ces termes : « d’abord, les tensions sociales issues de l’arrestation de l’artiste Amron et des manifestations conséquentes réprimées dans la violence par les forces de sécurité créent une ambiance de démoralisation et de désenchantement de l’opinion publique par rapport à ces élections ».
Par ailleurs, le politologue pointe le changement constitutionnel, la lassitude électorale et des conditions de vote jugées peu crédibles.
« Surtout, le mandat de la CENI, qui était caduque depuis juin 2023 et dont le renouvellement peine à être effectué », dit-il.
« À partir du moment où l’organe de gestion des élections n’arrive pas à rassurer les parties prenantes quant à leur transparence et leur crédibilité, cela jette un discrédit sur la tenue des élections », estime-t-il.
La crédibilité du scrutin à venir pèsera lourd sur la légitimité de la décentralisation et des institutions locales qui en seront issues.