Interpellé au début du mois de juillet après une visite familiale dans le nord de la Côte d’Ivoire, le Malien Mamadou Hawa Gassama est inculpé pour « offense au chef de l’État » lors d’une interview dans un média malien.
Après l’embargo économique et financier imposé par Cédéao sur le Mali, à la suite du double coup d’État militaire de 2020 et 2021, Mamadou Hawa Gassama s’en était pris au président ivoirien lors d’une interview dans un média malien. « Alassane Ouattara est un ennemi du Mali, j’ai des preuves », avait-il déclaré en bambara, dans une vidéo enregistrée en septembre 2022.
Ce membre du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif du Mali, est incarcéré à Abidjan.
« M. Gassama est placé sous mandat de dépôt depuis le 2 juillet et détenu à la MACA (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan) », a écrit sur X son avocat, Me Mamadou Ismaïla Konaté, ex-ministre malien de la Justice.
Il est retenu contre lui les infractions suivantes : « offense au chef de l’État », « injure » via les médias et « fausse déclaration », a ajouté Me Konaté.
Selon le Code pénal ivoirien, l’offense au chef de l’État est passible d’un emprisonnement allant de trois mois à deux ans et l’injure via les médias ou réseaux sociaux est punie d’un à cinq ans de prison.
Depuis le double coup d’État qui a porté le général Assimi Goïta au pouvoir au Mali, les relations diplomatiques avec la Côte d’Ivoire se sont dégradées. Et l’arrestation, à Bamako, de 49 soldats ivoiriens de la mission de l’ONU au Mali, en juillet 2022 a encore plus aggravé la situation.