Ce sont des responsables des autorités fédérales et régionales qui auraient utilisé une partie de l’aide humanitaire destinée à la région du Tigré à des fins contraires à ceux pour lesquelles elle est destinée, selon un « plan coordonné et criminel » dévoilé dans une note interne destinée aux donateurs étrangers.
Certains responsables des forces militaires régionales et fédérales avaient détournés une partie de l’aide humanitaire offerte notamment par l’Ukraine, la France, le Japon et les États-Unis, dans le cadre du programme d’assistance à la région du Tigré, pour nourrir des militaires et des combattants démobilisés.
On a par ailleurs retrouvé des sacs de farine portant les logos de l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) et du Programme alimentaire mondial (PAM) sur des marchés en Éthiopie. Les fonds issus de la vente servaient à entretenir des « unités militaires à travers le pays », avec la complicité de « négociants et d’opérateurs privés ».
Ces informations ont été dévoilées dans une note interne adressée à l’Humanitarian Resilience Development Donor Group (HRDDG) et citée le 8 juin 2023 par le site éthiopien Addis Standard et le quotidien américain Washington Post.
A la suite de ces révélations, l’Usaid a prolongé la suspension de ses opérations dans le pays. Notons que ses missions dans le pays sont à l’arrêt depuis les premiers signalements de ce scandale de détournements, fin avril.
Les chefs de la diplomatie américaine et éthiopienne, après une rencontre ce jeudi 8 juin à Addis-Abeba, ont exprimé dans une déclaration commune leur « préoccupation profonde » et ont affirmé avoir lancé « une enquête complète » qui identifierait et punirait « les responsables ».