Au Togo, la IV République est définitivement enterrée, avec deux présidents qui remplissent deux fonctions bien différentes.
Le pays achève ainsi sa transition vers un régime parlementaire qui supprime l’élection présidentielle au suffrage universel direct, avec la prestation de serment de l’ex-président Faure Gnassingbé, samedi dernier, en qualité de président du Conseil des ministres, désormais la plus haute fonction du pouvoir exécutif.
Le nouveau président de la République a également été élu, le même jour, par les députés, en la personne de Jean-Lucien Savi de Tové, 86 ans, qualifié lui d’ »homme qui maîtrise les rouages de la gouvernance ».
Elu pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois, Savi de Tové ne dispose d’aucun pouvoir exécutif ni décisionnel.
Ce dernier se voit réduit à un rôle principalement symbolique, incarnant l’unité nationale, le respect de la Constitution et la continuité de l’État.
Il conserve quelques prérogatives, telles que l’accréditation des ambassadeurs, la réception des diplomates étrangers et le droit de grâce à titre individuel.
Mais, il est à souligner que ces actes devront être contresignés par le président du Conseil.
Au sein de l’opposition et au dans la société civile, l’on est toujours vent debout contre la nouvelle Constitution.
Pour les opposants, il s’agit en revanche d’« une confiscation du pouvoir au mépris de la souveraineté du peuple » et d’un moyen pour Faure Gnassingbé de rester infiniment au pouvoir.