Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est arrivé jeudi 5 septembre 2024 en Haïti pour réaffirmer l’engagement des États-Unis dans une initiative multinationale visant à lutter contre la violence des gangs et à promouvoir des élections générales, attendues depuis longtemps.
Cette mission, soutenue par l’ONU, est dirigée par environ 400 policiers kenyans déployés pour rétablir la sécurité dans la capitale haïtienne et ses environs. Cependant, des préoccupations grandissent quant à un manque de ressources pour cette mission, notamment en matière de financement et d’équipement.
Blinken a souligné l’importance de « construire une base sécuritaire solide », tout en affirmant que des progrès étaient en cours avec l’appui de Médecins Sans Frontières (MSF) et de la Police nationale haïtienne. Il a également insisté sur la nécessité pour Haïti de revenir à un processus démocratique, impliquant des élections prévues pour l’année prochaine.
Les dernières élections en Haïti remontent à 2016. Depuis, l’instabilité politique et la violence des gangs ont empêché la tenue de nouveaux scrutins. L’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse en 2021 a intensifié l’influence des gangs, qui ont orchestré plusieurs attaques contre des commissariats et même l’aéroport international, fermé pendant près de trois mois.
En réponse à cette situation, les forces kenyanes ont également lancé des offensives contre les principales prisons du pays, libérant plus de 4 000 détenus. Bien que la violence ait légèrement diminué avant l’arrivée des policiers kenyans en juin, la situation reste extrêmement fragile.
Blinken a souligné l’urgence d’un soutien international accru. « Nous avons besoin de davantage de financements et de personnel pour atteindre nos objectifs », a-t-il déclaré. Il prévoit de réunir des ministres lors de l’Assemblée générale des Nations Unies pour encourager de nouvelles contributions.
Avant de quitter Haïti pour la République dominicaine, Blinken a rencontré le Premier ministre haïtien, Garry Conille, ainsi que des représentants politiques et sécuritaires pour discuter de l’évolution de la mission et des moyens de garantir une transition politique durable dans le pays.
Brian Nichols, secrétaire adjoint américain aux affaires de l’hémisphère occidental, a quant à lui souligné les efforts continus pour obtenir des fonds et des ressources nécessaires à la lutte contre les gangs, qui contrôlent environ 80 % de la capitale haïtienne, Port-au-Prince.
Malgré des progrès dans les patrouilles et les opérations de sécurité, les gangs continuent de cibler plusieurs quartiers autour de la capitale.