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Cameroun : 3 clés pour comprendre la bataille interne pour la succession de Paul Biya

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Alors que des appels se multiplient pour appeler Paul Biya, 90 ans, à se présenter à l’élection présidentielle prévue en 2025, après 38 ans d’exercice de pouvoir, les luttes pour sa succession se poursuivent discrètement au sein du bloc gouvernant.

En attendant ces échéances, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti de Paul Biya vit, depuis quelques années, au rythme de manœuvres politiques assimilables à une guerre de succession de plus en plus violente. 

Cette ambiance ne laisse pas indifférents des observateurs, à l’instar de Claude Abé, professeur de sociologie à l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC).

Dans un reportage de RFI, ce dernier propose trois clés pour comprendre les luttes pour la succession au sein du bloc gouvernant : 

« La première, c’est l’âge avancé du président de la République (qui) a permis à certains d’installer dans l’imaginaire collectif l’idée d’une fin de règne imminente. Ce fantasme a eu pour effet de faire sortir certains prétendants de leur réserve et au conglomérat des clans réunis dans un même bloc de se fragmenter pour faire jour aux rivalités autour de la succession. Deuxième clé : le président Biya, qui a bénéficié de la technique du dauphinat pour accéder au pouvoir, a su jusqu’ici rester discret sur la question de sa succession, laissant alors la possibilité de se faire jour. Troisième clé : il y a une modification de la place de Frank Biya [fils aîné du chef de l’État, NDLR] dans le dispositif protocolaire qui laisse penser que le chef de l’État lui-même semble nourrir ces tensions entre clans. »

A rappeler que le 24 mars, le RDPC célébrait son 38e anniversaire, dans une ambiance euphorique, à la suite de sa victoire totale aux élections sénatoriales organisées douze jours plus tôt.

« Au lieu de célébrer, je pense qu’il faut regretter cette victoire qui est si totale qu’elle frise l’incapacité du parti à organiser le jeu politique. Le RDPC s’est montré un peu glouton. Pendant qu’il se bourre le ventre, il vide sa crédibilité. Il faut laisser l’aération, pour faire jouer la dialectique de l’opposition, au lieu d’occuper massivement tout l’espace », critique par ailleurs, le philosophe.




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