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Depuis plusieurs années, les ONG réclamaient la liste des bateaux autorisés à pêcher dans les eaux du Sénégal alors qu’elle est confrontée à la surexploitation des ressources, en partie due aux licences accordées à des armateurs industriels étrangers. Eh bien c’est chose faite depuis lundi 6 mai 2024 par le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye qui « s’engage à rétablir » la souveraineté de son pays et « revoir » les accords de pêche existants.
Cette mesure saluée par l’ensemble des professionnels de la pêche et les défenseurs de l’environnement vise à lutter contre la surexploitation des ressources halieutiques et à instaurer une transparence essentielle dans la gestion des océans.
« C’est un grand pas pour la transparence sur la gestion des ressources halieutiques », a déclaré Aliou Ba, responsable de la campagne « Océan » pour Greenpeace Afrique.
En effet, la pêche est un pilier crucial de l’économie sénégalaise, fournissant des moyens de subsistance à environ 600.000 Sénégalais, soit une part significative de la population.
La liste récemment publiée répertorie 132 navires industriels sous pavillon sénégalais, 19 étrangers, ainsi que plus de 17 400 pirogues artisanales.
Cependant, des préoccupations subsistent quant à la véritable propriété de certains navires enregistrés comme sénégalais, mais contrôlés par des étrangers à travers des prête-noms.
Pour Babacar Sarr, cette publication marque une étape importante. Le Secrétaire Général du Conseil national interprofessionnel de la pêche artisanale plaide également en faveur d’un audit indépendant d’une flotte pour garantir une gestion responsable des ressources.
La plupart de ces pêcheurs sénégalais travaillent sur d’étroites pirogues traditionnelles et sont confrontés ces dernières décennies à la concurrence des bateaux-usines étrangers, avec leurs vastes filets et leurs équipements automatisés.
Les autorités publient cette liste alors que le protocole en vigueur depuis 2019 entre l’Union européenne et le Sénégal expire en novembre 2024 et qu’il doit donner lieu à une évaluation préalable de la part des Européens avant l’ouverture de nouvelles négociations.
Avec AFP
