L’avocat de trois américains condamnés à mort en République Démocratique du Congo (RDC) pour leur participation présumée à une tentative de coup d’État a déposé un recours mardi 17 septembre 2024.
Un tribunal militaire congolais avait condamné à mort 37 personnes, dont trois jeunes Américains, le vendredi 13 septembre, les reconnaissant coupables d’avoir pris part à cette tentative de renversement du gouvernement. Parmi les accusés, majoritairement congolais, figurent également un Britannique, un Belge et un Canadien. Ils étaient accusés de tentative de coup d’État, de terrorisme et d’association de malfaiteurs. Ils avaient cinq jours pour faire appel. Quatorze personnes ont été acquittées à l’issue du procès.
La RDC a rétabli la peine de mort en début d’année, mettant fin à un moratoire de plus de vingt ans, dans le cadre de ses efforts pour lutter contre la violence croissante dans le pays. Les condamnés dans cette affaire risquent une exécution par peloton d’exécution.
Selon Richard Bondo, l’avocat des trois Américains, le rétablissement de la peine de mort en RDC va à l’encontre du Traité de Rome auquel Kinshasa est signataire. Il affirme que le parlement aurait dû envisager une peine alternative mais ne l’a pas encore fait.
En mai, une tentative de coup d’État menée par Christian Malanga, un opposant peu connu, a visé le palais présidentiel ainsi qu’un proche allié du président Félix Tshisekedi. L’attaque a fait six morts. Malanga a été abattu lors de son arrestation après avoir diffusé l’attaque en direct sur les réseaux sociaux, selon les déclarations de l’armée congolaise.
Parmi les condamnés se trouve le fils de Malanga, Marcel Malanga, âgé de 21 ans et citoyen américain, ainsi que deux autres américains notamment Tyler Thompson Jr., également âgé de 21 ans, originaire de l’Utah, et Benjamin Reuben Zalman-Polun, 36 ans, un contact de Christian Malanga lié à une société minière.
Devant le tribunal, Marcel Malanga a affirmé que son père l’avait contraint, lui et son ami Tyler Thompson, à participer à l’attaque.
Brittney Sawyer, la mère de Marcel, clame l’innocence de son fils, affirmant qu’il suivait simplement son père, qui se considérait comme le président d’un gouvernement en exil.
Depuis l’arrestation de son fils, Sawyer se consacre à collecter des fonds pour lui fournir nourriture, produits d’hygiène et un lit. Marcel dort actuellement à même le sol dans une cellule de la prison militaire de Ndolo et souffre d’une maladie du foie, selon sa mère.