Laurent Gbagbo, figure emblématique de l’opposition ivoirienne, semble s’isoler sur l’échiquier politique. La récente formation de la Coalition pour l’Alternance Pacifique (CAP-Côte d’Ivoire), qui réunit plusieurs partis majeurs, s’est faite sans la participation de l’ex-président.
Cette absence pourrait traduire un repositionnement stratégique, dans un contexte où Gbagbo peine à s’imposer comme leader incontesté de l’opposition.
Une coalition inédite sans l’ancien président
La CAP-Côte d’Ivoire rassemble des forces politiques influentes, notamment le PDCI-RDA, le COJEP de Charles Blé Goudé et le MGC de Simone Ehivet Gbagbo, ancienne première dame et ex-compagne de Laurent Gbagbo. Cette union ambitionne de favoriser une alternance démocratique en 2025, en mettant l’accent sur la bonne gouvernance, la cohésion sociale et le renouvellement de la classe politique.
L’absence de Gbagbo s’explique par plusieurs facteurs. Lors d’une rencontre dans son fief de Mama, Tidjane Thiam, figure montante du PDCI, a confirmé son intention de briguer la présidence en octobre 2025. Ce positionnement a compromis les chances de Gbagbo d’obtenir le soutien du PDCI, surtout après le décès de Henri Konan Bédié, ancien président du parti.
Une stratégie collective face au culte de la personnalité
La CAP-Côte d’Ivoire mise sur une approche collective, privilégiant un projet politique commun plutôt que la mise en avant d’un individu. Cette orientation contraste avec la stratégie de Laurent Gbagbo, qui cherche à maintenir son influence malgré son exclusion de la liste électorale.
Avec des figures influentes comme Charles Blé Goudé, Simone Ehivet Gbagbo et Danièle Boni-Claverie aux côtés de Tidjane Thiam, la coalition semble vouloir miser sur le renouveau. Le choix d’un leadership tourné vers l’avenir pourrait jouer en défaveur de Gbagbo, qui fait face à une opposition unie et dynamique.
Le pari solitaire du PPA-CI
Le PPA-CI, parti de Laurent Gbagbo, a opté pour une stratégie d’isolement en restant en marge de cette coalition. Cette décision pourrait refléter une crainte d’être marginalisé lors de la désignation d’un candidat unique de l’opposition.
Alors que la CAP-Côte d’Ivoire milite pour une révision de la liste électorale et une candidature consensuelle, Gbagbo se concentre sur sa propre candidature. Pourtant, lors de son meeting à Bonoua, il avait plaidé pour l’unité de l’opposition. Son absence de la coalition suggère qu’il envisage l’union uniquement si elle se fait autour de sa personne.
À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, cette division stratégique au sein de l’opposition pourrait peser lourd dans la balance politique ivoirienne.