La Commission électorale indépendante (CEI) a publié ce mercredi 4 juin 2025 la liste électorale définitive en Côte d’Ivoire, écartant formellement quatre grandes figures de l’opposition de la course à la présidentielle prévue pour le 25 octobre.
Parmi les exclus figurent Tidjane Thiam, président du PDCI, dont la radiation remonte à avril dernier après une décision judiciaire contestant sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription. Les anciens dirigeants Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro restent également radiés depuis plusieurs années en raison de condamnations judiciaires, sans possibilité de réintégration.
Aucun retour possible avant le scrutin Le président de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a déclaré en conférence de presse que la liste ne sera plus révisée avant le scrutin, soulignant que la procédure prend en moyenne 6 à 7 mois, ce qui rendrait impossible la tenue de l’élection à date.
Cette position a été vivement critiquée par les partis d’opposition, qui demandent depuis des mois la réintégration des leaders exclus et une révision de la liste électorale, comme cela avait été fait en juin 2020, avant la présidentielle.
Recours à l’ONU et tensions politiques En réaction, le PDCI a annoncé que Tidjane Thiam a saisi le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, appelant la communauté internationale à œuvrer pour une élection inclusive, transparente et équitable.
Simone Gbagbo, candidate déclarée et éligible, a elle aussi alerté sur les risques d’une élection « non pacifique » si le dialogue avec l’opposition n’est pas engagé.
« Nous n’accepterons pas un passage en force », a-t-elle averti.
Le RHDP, parti au pouvoir, affirme de son côté que la CEI agit en toute indépendance et que les décisions de justice doivent être respectées. Les autorités nient toute intervention politique dans le processus.
Les partis de Thiam et Gbagbo ont suspendu leur participation aux instances de la CEI depuis avril, accentuant les tensions politiques à l’approche du scrutin.
Une élection sous haute surveillance La liste électorale définitive comprend 8,7 millions d’électeurs dans un pays de 30 millions d’habitants, dont près de la moitié a moins de 18 ans et une part importante est issue de l’immigration.
Le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, ne s’est pas encore prononcé sur une éventuelle candidature à un quatrième mandat. Le RHDP tiendra son congrès les 21 et 22 juin, et devrait à cette occasion lui demander de se représenter.