Le président américain Donald Trump a annulé, ce mardi 3 juin 2025, une directive de l’administration Biden qui recommandait aux hôpitaux de pratiquer des avortements en cas d’urgence médicale, même dans les États où la procédure est restreinte ou interdite.
Retour sur une mesure post-Roe v. Wade Cette directive, émise en juillet 2022 par le ministère de la Santé sous Joe Biden, visait à protéger l’accès à l’avortement dans les situations critiques, à la suite de l’annulation de l’arrêt « Roe v. Wade » par la Cour suprême. Ce dernier garantissait depuis près de 50 ans un droit constitutionnel à l’avortement.
Elle s’appuyait sur une loi fédérale de 1986 sur les soins d’urgence (EMTALA), qui oblige les hôpitaux à fournir un traitement médical d’urgence, quelle que soit la situation légale locale de l’avortement.
Le ministère de la Santé précise sa position Dans un communiqué, le Centers for Medicare & Medicaid Services (CMS), une branche du ministère américain de la Santé, a indiqué que la loi EMTALA demeure en vigueur.
« Tous les patients, y compris les femmes enceintes, conservent leurs droits aux soins d’urgence prévus par la loi fédérale », peut-on lire sur le site du CMS.
Cependant, l’annulation de la recommandation de 2022 affaiblit l’interprétation fédérale selon laquelle l’avortement peut être nécessaire dans le cadre de soins vitaux d’urgence, ce qui pourrait ouvrir la voie à des refus de traitement dans certains États conservateurs.
Une décision critiquée par les experts Selon Lawrence O. Gostin, professeur de droit de la santé à l’Université de Georgetown, cette décision donne de facto le feu vert aux hôpitaux dans les États républicains pour refuser les soins à des femmes enceintes en danger, rapporte le New York Times.
Un nouvel épisode dans le bras de fer sur l’avortement Depuis l’abrogation de Roe v. Wade, chaque État peut légiférer librement sur la question de l’avortement. Plusieurs États à majorité conservatrice ont depuis imposé des restrictions sévères, voire des interdictions totales.
Donald Trump, qui a nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême durant son premier mandat, revendique régulièrement ce revirement historique dans le droit à l’avortement.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier 2025, il a également révoqué deux décrets présidentiels de Joe Biden qui garantissaient l’accès à la pilule abortive, poursuivant ainsi le démantèlement progressif des protections fédérales en matière de droits reproductifs.