Le chef de l’État RD-congolais s’est fondu en aveux dans une interview accordée à une radio congolaise. Felix Tshisekedi affirme entre autre que que son prédécesseur appartient à l’Alliance Fleuve Congo, un mouvement politico-militaire qui inclue la rébellion du M23.
L’interview a été diffusée dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 août, à la radio congolaise Top Congo depuis la Belgique. Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, n’est pas passé par quatre chemins pour accuser son prédécesseur, Joseph Kabila, de préparer une « insurrection » et d’appartenir à un mouvement armé rebelle.
M. Kabila « prépare une insurrection », a déclaré Felix Tshisekedi. Dans la même veine des accusations contre son prédécesseur, Tshisekedi a indiqué que Kabila coordonne ou appartient à l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire incluant la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23). « L’AFC, c’est lui », a assuré M. Tshisekedi.
En décembre, Corneille Nangaa, ancien président de la commission électorale de RDC, avait annoncé la création de l’AFC avec le M23, une rébellion soutenue par le Rwanda et qui s’est emparée depuis fin 2021 de larges pans de territoire de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. Plusieurs membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), de Joseph Kabila, ont rejoint l’AFC et attendent le verdict d’une cour militaire à Kinshasa, où il est jugé.
Parti du pouvoir en janvier 2019, les relations entre Kabila et son successeur ne sont pas au beau fixe. En 2021, Tshisekedi avait déclaré la rupture avec le clan politique de Kabila, dont il avait renversé la majorité au Parlement. Depuis, l’ancien président est resté dans son coin.
Mi-mars, l’opposante Jaynet Kabila, sa sœur jumelle, a été entendue pendant plusieurs heures par le service de renseignement militaire de la RDC. Quelques jours plus tôt, le siège de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila, dont Jaynet Kabila est la présidente, avait été perquisitionné par le renseignement militaire. En décembre 2023, les élections générales ont été boycottées par le camp Kabila.
Essama Aloubou