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FRANCE : MEDIAPART lance le débat sur l’affaire Alexis KOHLER

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Que révèle l’affaire Alexis Kohler ? La haute fonction publique connaît-elle des dérives nombreuses de ce type ? Sommes-nous dans un système oligarchique ou est-ce du populisme que de l’affirmer ? Lundi 24, de 12 heures à 13 h 30, la rédaction de Mediapart vous propose d’en discuter avec Martine Orange, à l’origine des révélations sur le secrétaire général de l’Élysée, et Laurent Mauduit, auteur de l’essai sur « La caste ».

 

Il y a deux semaines, Mediapart a organisé un “chat” avec Fabrice Arfi, à l’occasion de la sortie de son livre, D’argent et de sang (Seuil), lançant pour l’occasion la série de nos #MediapartChat, qui deviennent désormais hebdomadaires, afin de permettre à nos abonnés et à ceux qui le souhaitent de poser directement des questions aux journalistes de la rédaction (mais pas seulement).

Ce lundi 24 septembre, entretenez-vous avec Martine Orange et Laurent Mauduit.

Depuis de longs mois, nos deux journalistes mènent l’enquête sur les dérives que peut connaître la haute fonction publique française, avec les conflits d’intérêts et la porosité croissante – via une cascade de pantouflages et de rétro-pantouflages – entre cette haute fonction publique et les milieux d’affaires, tout particulièrement ceux de la finance.

Le dernier exemple en date, un des plus spectaculaires, est celui du secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. À l’occasion de très nombreuses enquêtes, Mediapart a raconté comment pendant des années, il a caché la proximité qu’il entretenait avec le groupe de transport maritime MSC, tout en occupant des postes tant à l’agence des participations de l’État qu’au cabinet du ministre des finances sous Pierre Moscovici, qu’au cabinet d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie. Des postes où il s’est trouvé en position de se prononcer en faveur de dispositifs favorables à l’armateur italo-suisse. L’État a apporté sa garantie sur des prêts s’élevant à plus de 1,7 milliard d’euros en faveur de MSC pour ses bateaux de croisière construits par les chantiers de l’Atlantique, notamment.

Contrairement à ce qu’Alexis Kohler a soutenu dans sa défense, plusieurs de nos enquêtes ont montré que lorsqu’il était haut fonctionnaire, il ne s’est pas déporté sur les sujets touchant MSC. Lorsqu’il était à l’agence des participations de l’État, il est intervenu directement au conseil du port du Havre pour soutenir des demandes favorables à MSC, un des principaux opérateurs du port. Mediapart a publié les procès-verbaux de ses interventions à ce moment-là.

Cette situation de conflits d’intérêts a été soigneusement cachée par Alexis Kohler à de nombreuses autorités. Par deux fois, celui-ci a voulu interrompre sa carrière de fonctionnaire pour rejoindre MSC. Par deux fois, il a demandé à la commission de déontologie d’approuver ce pantouflage. À chaque fois, il s’est bien gardé de souligner les liens familiaux – la co-fondatrice et co-actionnaire de MSC est sa cousine – qu’il entretenait avec l’armateur italo-suisse.

L’attestation fournie à cette époque par Emmanuel Macron, ministre de l’économie, au profit d’Alexis Kohler, qui était son directeur de cabinet, n’en faisait pas plus mention. Emmanuel Macron pouvait-il ignorer les liens familiaux qu’entretenait son plus proche collaborateur avec l’armateur italo-suisse, alors que, lors de la campagne présidentielle, celui-ci a été en même temps directeur financier du groupe maritime et numéro deux de la campagne d’Emmanuel Macron ?

À la suite de nos révélations, le parquet national financier a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire. Deux plaintes pour « prise illégales d’intérêts » ont été également déposées par l’association Anticor.

L’affaire Kohler soulève, à elle seule, d’innombrables questions, sur le fonctionnement du ministère des finances, et du sommet de l’État. Depuis que Mediapart existe, nous avons aussi tenu la chronique interminable des pantouflages et rétro-pantouflages qui se sont accélérés dans les sommets du pouvoir. Avec en bout de course, le résultat spectaculaire que l’on sait : le gouverneur de la Banque de France vient de BNP Paribas ; le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, de l’assureur Generali ; le directeur de cabinet de Bruno Le Maire, de la banque Mediobanca. Sans parler naturellement d’Emmanuel Macron qui, après avoir fait ses classes à l’Inspection des finances, a pris son envol à la banque Rothschild.

Du même coup, au-delà de l’affaire Kohler elle-même, ce sont d’innombrables questions que soulèvent ces évolutions.

Venez en discuter lundi, de 12 heures à 13 h 30, avec Martine Orange, à l’origine des révélations sur le secrétaire général de l’Élysée, et avec Laurent Mauduit, qui a travaillé avec elle sur plusieurs volets de cette enquête et qui est l’auteur de l’essai La Caste(éditions La Découverte).

Pour l’occasion, retrouvez en accès libre notre premier article sur l’affaire Kohler et son mensonge d’Etat (lire ici), ainsi que le dernier faisant état de fructueuses perquisitions du Parquet national financier, qui s’est saisi depuis de nos révélations pour ouvrir une enquête. Notre enquête au long cours nous a également mené vers le port du Havre ou à la rencontre du mystérieux croisiériste italo-suisse MSC. Enfin, vous pouvez retrouvez ici les bonnes feuilles du dernier ouvrage de Laurent Mauduit, « La Caste ».

A lundi !

MEDIAPART




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