Rendue publique mercredi 4 juin, la liste électorale suscite de la controverse au sein de l’opinion ivoirienne. Et pour cause, le nom de l’opposant Tidjane Thiam y est introuvable.
En réalité, seule « la confirmation était attendue, » pointe Jeune Afrique, et c’est donc « sans grande surprise » qu’elle a été annoncée, admet Africanews.
Sur ce point, la presse est unanime, et L’Observateur Paalga conclut : « on ne voyait pas très bien comment les indésirables d’Abidjan auraient pu se tirer d’affaire. »
« Les » indésirables, au pluriel, car Tidjane Thiam n’est pas le seul exclu : ni Laurent Gbagbo, ni Guillaume Soro, ni Charles Blé Goudé n’ont obtenu leur ticket – ces derniers « en raison de leur condamnation judiciaire », rappelle Jeune Afrique.
Et quand bien même, ils ont bénéficié d’une grâce présidentielle, seule « une amnistie pleine et entière » les aurait « remis en selle, » précise encore L’Observateur Paalga.
Dans le cas de Tidjane Thiam, leader du PDCI, c’est encore un peu différent : lui aussi a « fait face à la rigueur de la justice, » raconte Africanews, cette fois en raison d’une « décision judiciaire qui remet en question sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription » sur les listes – puisqu’il disposait à l’époque de la nationalité française.
Mais en réalité, au-delà des prises de parole, la formation n’a plus beaucoup d’options et est même dans « l’impasse judiciaire nationale, » estime JA ; le Pays au Burkina Faso juge carrément que « les carottes sont cuites pour les leaders de l’opposition ».
Une révision de la liste électorale étant exclue, un « revirement spectaculaire » du pouvoir étant improbable puisque, tance le journal, le pouvoir « se claquemure dans un silence assourdissant », ne reste qu’une option pointée par Jeune Afrique : « le droit international » et « la saisine du comité des droits humains des Nations unies », déjà annoncée.
En plus, bien sûr, des appels à la mobilisation, qui risquent d’aggraver encore « la tension politique croissante » pointée par le magazine.
Bref, s’inquiète L’Observateur Paalga, « on se demande si l’on s’achemine une fois de plus vers des élections tumultueuses. » Or, juge Le Pays : « il faut éviter à tout prix de réveiller les vieux démons. La Côte d’Ivoire (…) n’a pas besoin de ça. » Conclusion : « le président Alassane Ouattara doit savoir se montrer bon prince en calmant le jeu. »