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Jusqu’où ira l’escalade au Proche-Orient ?

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C’est une question posée par la plupart des éditorialistes ce lundi matin, après l’attaque menée dans la nuit de samedi à dimanche par l’Iran contre Israël.

Pour Jerusalem Post, il faut temporiser : « bien sûr, Israël pourrait lancer des centaines de missiles sur l’Iran, relève le quotidien proche du pouvoir. Mais doit-il le faire ? Telle est la question à laquelle est confronté Benyamin Netanyahou, alors qu’il évalue les coûts et les avantages d’une telle initiative. Israël a besoin des Américains, cela ne fait aucun doute. » 

Mais ceux-ci ont affirmé « qu’ils ne voulaient pas d’une guerre avec l’Iran. (…) Israël a besoin d’une stratégie appropriée, affirme donc le Jerusalem Post. Nous avons le temps, et ce n’est pas le moment d’être irréfléchi. »

Pour Haaretz, pas question de répondre à Téhéran par la force : « attaquer l’Iran sans le soutien des alliés d’Israël, en particulier des États-Unis, serait irresponsable et imprudent. Israël risquerait d’entraîner la région et même le monde dans une guerre totale. »

Vers un embrasement ?

Toutefois, soupire Le Figaro à Paris, « s’ouvre maintenant une période incertaine des représailles aux représailles. L’État hébreu peut voir dans l’attaque directe menée par Téhéran une occasion et une légitimité renforcée pour frapper à son tour le territoire iranien, en particulier les installations du programme nucléaire militaire, que la communauté internationale n’a pas su endiguer. »

Et Le Figaro de s’interroger : « Israël en est-il capable sans assistance américaine ? Le ratio risques/efficacité a-t-il changé au point de convaincre Netanyahou de céder à cette vieille tentation ? L’embrasement de la région est dans la balance. »

Libération, toujours à Paris, n’est pas très optimiste… On assiste, écrit-il, à « une dynamique d’emballement que rien ne semble pouvoir arrêter. (…) Israël n’a pas d’autre choix – et d’ailleurs pas d’autre volonté – que de réagir de la même manière +proportionnée+, autrement dit d’approfondir la crise. »

En effet, précise Libération, « aussi dangereuse soit-elle, cette perspective a peu d’obstacles qui pourraient troubler sa réalisation dans le champ géopolitique d’aujourd’hui. Les deux pays en confrontation sont gouvernés par leurs politiques intérieures respectives. Benyamin Nétanyahou, enlisé dans son offensive à Gaza, est ravi de la diversion que constitue l’offensive iranienne. Elle lui offre l’opportunité de redorer son blason sécuritaire, après sa lourde responsabilité dans l’aveuglement menant aux terribles attaques du 7 octobre. Les mollahs (iraniens), eux, offrent au peuple une réponse nationaliste à la crise économique et à la contestation sociétale et politique de 2022. »

Mauvais calcul…

Alors, « la décision appartient maintenant à Netanyahu et au cabinet de guerre israélien, pointe Washington Post. Israël serait pleinement justifié, moralement et légalement, d’ordonner des frappes aériennes sur l’Iran. Mais ce ne serait pas très judicieux d’un point de vue stratégique », estime le quotidien américain. « L’Iran est une nation de 88 millions d’habitants, tandis qu’Israël n’en compte que 9 millions et demi. L’Iran dispose de plus d’un demi-million de militaires en service actif, d’une industrie de défense sophistiquée et d’un vaste réseau de puissants mandataires dans toute la région. » Certes, « Israël peut blesser l’Iran, pointe encore le Washington Post, mais il ne peut pas le vaincre, ni même détruire son programme nucléaire bien caché et bien fortifié. »

Une solution diplomatique ?

Comment sortir de cette spirale guerrière ? Il faut accentuer la pression sur l’Iran, estime le New York Times : mettre en place « une initiative mondiale menée par les États-Unis pour imposer des sanctions à Téhéran et l’isoler davantage sur la scène mondiale », sinon « Israël pourrait riposter et nous nous acheminerions vers une guerre majeure au Moyen-Orient et un pétrole à 250 dollars le baril. »

Analyse similaire pour le Guardian à Londres : il faut « une action internationale urgente et concertée pour mettre un terme à la poursuite des combats et empêcher une escalade qui s’étendrait à la Syrie, au Liban, aux pays du Moyen-Orient et aux régions du Golfe et de la Mer Rouge. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir aujourd’hui en session d’urgence. Au lieu des querelles habituelles, implore le quotidien britannique, ses membres permanents, en particulier la Chine et la Russie, devraient travailler ensemble de manière constructive pour désamorcer une crise qui nous menace tous. »

Avec RFI




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