Alors que l’Inde a interdit depuis le 20 juillet dernier l’exportation de riz blanc non basmati, la hausse du prix de ce céréale très consommé en Afrique est inévitable dans les prochains mois.
New Delhi veut ainsi écarter tout risque de pénurie et d’inflation alimentaire, à quelques mois des élections législatives ; sevrant pas la même occasion le Bénin, la Côte d’ivoire, le Sénégal et le Togo, qui sont d’importants clients.
Ces pays devront se tourner vers la Thaïlande et le Vietnam, respectivement deuxième et troisième exportateur de riz au monde derrière l’Inde, pendant que les prix ne cessent de grimper depuis plusieurs mois.
Selon les estimations, l’Afrique pourrait importer jusqu’à 40 millions de tonnes de riz à l’horizon 2035. La demande est de plus en plus croissante mais, sur le continent, la production de riz local peine à décoller.
De l’urgence de développer la culture du riz local
De plus en plus gourmande du riz, l’Afrique devrait sérieusement penser à combler ses besoins en riz en investissant suffisamment dans le développement du riz local. Jusqu’ici, la production africaine se résume à une riziculture de subsistance avec de petits producteurs, qui cherchent à assurer d’abord leur propre consommation et peinent à commercialiser leur surplus par défaut de réseau de distribution organisé.
L’autre obstacle est l’absence de soutien de l’Etat et le manque de fonds d’investissement.
Au Togo, par exemple, il faudra plus de 986 milliards de FCFA pour garantir la pérennisation d’une production de 817 004 tonnes de riz paddy pour la filière riz à l’horizon 2030.