Des démarches sont initiées sur le plan international par l’antenne camerounaise du Réseau des défenseurs des droits humains d’Afrique Centrale (Redhac), pour demander des enquêtes indépendantes sur la pratique de la torture dans le pays.
L’association a envoyé des courriers à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et à la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la torture.
Selon la directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains d’Afrique Centrale (Redhac), basée à Douala, c’est la vidéo de torture de l’artiste Longuè Longuè, diffusée la semaine dernière sur les réseaux qui a été suscité ces démarches.
« À chaque fois, on nous dit qu’on a ouvert une enquête, mais on n’a jamais vu de résultats. Ou alors quand on voit des résultats d’enquête, ce ne sont que les exécutants qui ont des peines, et même des peines mineures, alors que la loi prévoit des peines assez graves sur ces actes de torture, par exemple de dix ans ou l’emprisonnement à vie. C’est la loi qui le dit. On n’a jamais vu un tortionnaire ici au Cameroun qui a pu avoir devant les tribunaux, même cinq ans de prison ! », s’indigne Maximilienne Ngo Mbe du Redhac au micro de Rfi.
Pour elle, l’État du Cameroun n’a pas montré une volonté réelle de lutter contre la pratique de la torture par des forces de défense et de sécurité.